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vendredi 8 mai 2009

Hypsiboas boans


Un nid de grenouille… C'est une blague !

Le mâle de cette espèce nommée Rainette Patte-d'oie (Hypsiboas boans), au lieu de se reproduire dans des mares exemptes de prédateurs de têtards tels que les poissons, a imaginée un autre stratagème : il creuse un nid en bordure d'un cours d'eau et protège celui-ci des autres mâles en s'y tenant à proximité. Il peut alors à loisirs se mettre à chanter pour attirer une femelle.
Dès que l'accouplement (nommé dans le jargon scientifique "Amplexus") et la ponte ont eu lieu, les têtards, protégés grâce à cette cuvette artificielle, peuvent éclore au bout de quelques jours et "tranquillement" atteindre leur maturité. Dès lors, ils pourront quitter le nid protecteur et aller vivre leur vie de futures grenouilles.

Images tournées en janvier 2003 - Montage Aye-Aye environnement - Commentaires, Jean-Pierre Vacher

Hypsiboas boans


Des fois, les noms changent…

Anciennement classée dans le Genre Hyla (Hyla boans), cette grenouille – croisée sur la Montagne de Kaw en Guyane française – fait partie des espèces reclassées dans le nouveau Genre Hypsiboas (voir article à ce sujet). Elle a donc été dernièrement rebaptisée Hypsiboas boans. Rassurez-vous, elle conserve cependant toutes ses particularités physiques et notamment celle d'être la plus grosse Rainette de Guyane française.
À noter, son comportement reproducteur qui se démarque des autres espèces : voir la vidéo.

Allobates femoralis


Un "Robot-Rana", il fallait y penser…

Le Professeur Walter Hoedle, de l'Université de Vienne en Autriche, a inventé une drôle de machine – le "Robot-Rana" – pour étudier in natura les comportements territoriaux des mâles d'Allobates femoralis. Et les résultats sont assez surprenants !
Le dispositif est composé d'une fausse souche, d'un haut-parleur et d'une reproduction en résine d'un mâle de cette espèce. Placé dans la litière forestière, rien de plus facile que d'attirer un individu grâce au chant émis par le robot. Un fait nouveau semble s'imposer : au-dela du chant, la vue semble jouer un rôle primordial dans la posture de la vraie grenouille face à l'intru.
Que le son seul se fasse entendre et notre mâle Allobates ne réagit pas à l'imposteur en résine… Par contre, il suffit que ce dernier gonfle son sac vocal, par un astucieux mécanisme activé à distance, pour qu'immédiatement notre mâle devienne particulièrement vindicatif et saute sur la fausse-grenouille pour le faire déguerpir ! Comme quoi, il est bon d'avoir un peu d'imagination pour mettre à l'épreuve la biologie des espèces et faire des découvertes qui "ne sautent pas aux yeux".

Allobates femoralis


Des couleurs qui préviennent d’un danger…

La Famille des Dendrobatidés, dont fait partie cette Allobates femoralis, regroupe plusieurs Genres dont la particularité est de secréter dans leur peau une puissante toxine, la batrachotoxine, qui leur sert de défense vis-à-vis d'éventuels prédateurs. Elles arborent des couleurs vives qui lance un message très efficace : "attention, danger - je suis venimeuse"… En réalité, plus de la moitié des espèces ne secrètent pas de venin. Ce qui ne les empêchent pas d'arborer tout de même ces couleurs vives et ainsi de bénéficier de la protection qui va avec.
Une autre Famille d'Amphibiens, les Mantellidés – localisées à Madagascar – dispose de cette même adaptation. Toutes se regroupent sous le terme générique de "Grenouilles-poison".
Le Genre Allobates, pour sa part, est représenté par seulement 2 espèces : Allobates zaparo et Allobates femoralis. Cette dernière se rencontre notamment en Guyane française. Des programmes de recherches scientifiques sont menés pour connaître la biologie de cette espèce, notamment sur la place que tient le chant du mâle dans la compétition territoriale.