Découvrez un "Site d'Intérêt Ecologique" en images

mardi 5 mai 2009

Martes foina


Elle fourre son museau partout !

Rencontre du troisième type avec cette fouine dont les yeux brillants semblent nous ordonner de rester à notre place. En réalité, surprise alors qu’elle traversait la route, elle hésite un instant, hypnotisée par les phares de la voiture, avant de prendre la fuite.
La Fouine appartient à la famille des Mustélidés, au même titre que la Belette, le Blaireau ou le Putois (mais contrairement à ce petit carnivore, elle n’utilise ses glandes anales que pour le marquage et non comme moyen de défense).
Animal discret et nocturne, Martes foina parcoure les champs dès la tombée de la nuit, pour chasser des petits rongeurs (mulot, souris, campagnol…), des invertébrés (insectes, vers de terre…), mais aussi parfois des poules, d’où sa mauvaise réputation. Les fruits, les charognes et les détritus font également partie de son régime alimentaire.
Elle est parfois confondue avec la Martre des Pins (Martes martes) dont l’apparence est très semblable, mais le pelage plus foncé et la bavette (gorge et poitrail) ocre. Tandis que notre Fouine possède une bavette de couleur blanche, en forme de fourche.

Neophron percnopterus


Une protection Egyptienne…

Neophron percnopterus, plus petit Vautour d'Europe avec « seulement » 1,60 m d'envergure est doté d'un physique singulier. Le plumage noir et blanc de ce Percnoptère d'Egypte contraste avec son masque facial jaune vif, terminé par un long bec étroit à l'extrémité noire.
Objet de culte dans la mythologie égyptienne, son hiéroglyphe symbolisait la lettre « a » (aleph). Parfois représenté sur certaines sépultures, il avait pour rôle d'assurer la protection du défunt. La vénération des Pharaons vis-à-vis de ce vautour était telle que, quiconque osait tuer un Percnoptère était condamné à la peine de mort !

Neophron percnopterus


Charognard, mais pas seulement…

S'aidant des courants ascendants, Neophron percnopterus plane haut dans le ciel. Doté d'une excellente vue, il scrute le sol à la recherche de nourriture. Charognard, ce vautour se nourrit prioritairement de cadavres d'animaux. Son bec ne lui permettant pas de déchirer le cuir, il ne s'attaque qu'aux parties molles et viscères.
Par contre, en comparaison avec le Vautour fauve (Gyps fulvus) ses serres sont suffisamment puissantes pour éventuellement se saisir de petites proies vivantes (amphibiens, rongeurs). Fréquentant parfois les décharges et dépôts d'ordures, il se tourne volontiers vers la coprophagie, faisant de divers excréments et déchets son repas. Ce Percnoptère d'Egypte n'est pas du genre à jouer les difficiles !

Gonepteryx rhamni


Chut…

Une feuille délicate et particulière s'est posée sur cette fleur.
Elle porte le nom de Gonepteryx rhamni, ou plus communément appelée Le Citron. Car si au repos, sa couleur et ses nervures donnent à ce joli papillon des allures de feuille, en vol c'est le jaune éclatant de ses ailes déployées qu'il nous laisse admirer.
Messager du printemps, dès la sortie de l'hiver, il est l'un des premiers à montrer le bout de ses ailes. Attention de ne pas confondre avec Gonepterix cleopatra, présent dans les régions méridionales, qui lui se nomme Le Citron de Provence.

Charaxes jasius


Un pacha au goût exquis…

Ce sublime papillon répondant au doux nom de Nymphale de l'arbousier – ou Pacha à deux queues – est, vous n'en serez pas étonné, inféodé à cette espèce végétale. La ponte et le développement larvaire se font exclusivement sur l'arbousier (Arbutus unedo), les larves et chenilles se nourrissant des fruits de cet arbre.
Pour autant, devenu adulte, les goûts du papillon changent. Il affectionne alors tout particulièrement les fruits mûrs, voire fermentés (tels ici les fruits de ce Murier blanc - Morus alba). Les odeurs d'éthanol attirent irrésistiblement Charaxes jasius. Mais ayant atteint l'âge légal, il est autorisé à consommer des substances légèrement alcoolisées !

Charaxes jasius


Des vertus dont les papillons n’ont que faire…

Tonifier le sang, soigner le diabète, empêcher la constipation, traiter l’apparition précoce des cheveux blancs… Voilà toutes sortes de propriétés diverses et variées que possèderaient le Mûrier blanc (Morus alba) selon la médecine chinoise traditionnelle.
Pour ce papillon, peu importent toutes ces prétendues qualités. Ce qui intéresse ce Pacha à deux queues (Charaxes jasius) c’est plutôt le goût fermenté de ses fruits. Les blancs ne le tentent pas, seuls ceux qui pourrissent l’intéressent et peuvent même l’attirer frénétiquement. Saveur fade et trop sucrée. Hum… un vrai régal !

Bufo bufo


Une source d'inspiration débridée…

Animal adulé par les sorcières et autres mages noirs, le Crapaud commun (Bufo bufo) est à l'origine de bien des croyances obscures. Et son physique, peu avantageux, n'est certainement pas étranger à cette réputation. Son corps flasque et ses verrues ont inspiré de nombreux contes. Dans la sorcellerie, morceaux de crapaud et incantations sont les ingrédients idéaux pour jeter un sort !
Il y eu un temps (espérons révolu !) où, dans certaines régions de France, c'était le crapaud – entier et bien vivant – qui effrayait les populations. Car certains pensaient qu'il rendait aveugle toute personne dont les yeux étaient entrés en contact avec son urine et que de ces orbites naissaient de jeunes crapauds ! Bien d'autres histoires existent à son sujet, toutes aussi peu flatteuses, mise à part celle du conte de fée où un joli prince revêt l'apparence d'un vilain crapaud !

Pelophylax kl. esculentus


Grenouille ou Crapaud ?

Comme le dit la comptine française : « il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille ! ». Cette phrase pourrait également s’appliquer aux crapauds et rainettes qui eux aussi ont besoin d’eau, ou plus exactement d’humidité. Alors que la grenouille, telle cette jeune Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus), raffole des étendues d’eau, et y passe ses journées – bref, elle est largement dépendante de ce liquide vital – les Crapauds, pour leur part, n’y retournent que pour se reproduire.
En ce qui concerne la peau, celle des grenouilles est fine, relativement lisse et humide, ce qui provoque un effet « savonnette » si l’on cherche à la prend en main. Celle des crapauds est rugueuse. Les grenouilles sautent, cela est bien connu. Leurs pattes postérieures, longues et musclées en forme de Z, leur permettent d’effectuer des sauts rapides. Les crapauds, ne saute pas mais se déplacent plutôt en marchant.
Il existe une autre différence chez les Anoures, mais cette fois ci plus subtile : leur ponte. En effet, ils ne pondent pas de la même manière. Les grenouilles – dont la reproduction se fait toujours dans l’eau – déposent leurs œufs à la surface, sous forme de tas gélatineux plus ou moins compacts. Autre « privilège » qu’ont les grenouilles sur les crapauds : nous autres français les apprécions particulièrement, notamment leurs cuisses ! Chose dont n’ont pas à se soucier ses « cousins ».

Alcedo atthis


A la recherche de l'Arche de Noé…

Les couleurs du Martin-pêcheur (Alcedo atthis) sont si surprenantes qu'il aurait été étonnant de ne pas y voir une quelconque origine mystérieuse. En effet, une légende rattache ses belles colorations à un épisode du déluge.
On dit que Noé chargea l'oiseau d'aller voir si la terre réapparaissait. Lorsque celui-ci quitta l'arche, il prit son essor haut vers le ciel. Il arriva bientôt dans le bleu du firmament où il n'hésita pas à s'enfoncer : de gris qu'il était, son plumage devint bleu. Volant de plus en plus haut, il finit par approcher le soleil d'un peu trop près ; les plumes de son ventre commencèrent à roussir. Il se hâta alors de venir éteindre ce feu naissant dans les eaux qui couvraient la Terre.
C'est ainsi qu'il se rendit compte que l'arche avait disparu. Il le chercha, poussa des cris aigus pour appeler Noé, mais en vain. C'est pour cela, dit-on, qu'aujourd'hui encore on le voit parcourir les rives à la recherche du bateau.

Escargot ND


Beauté cachée…

Visqueux, écœurant, sale... Autant de termes peu flatteurs qui souvent qualifient l'escargot.
À tort semble nous prouver cette photo. Ici, ce "petit corps humide" sublime la photo, lui apporte une touche de poésie.
Le photographe nous dévoile la beauté cachée et la grâce insoupçonnée que peut avoir cet animal.

Euphorbia characias


Soleil et rocaille… Voilà ce qu'il lui faut…

Portugal, garrigue méditerranéenne… Euphorbia characias est une plante qui se plait en milieu chaud et rocailleux. Arbuste au port buissonnant, ne dépassant guère un mètre, cette euphorbe est particulièrement appréciée pour ses qualités ornementales : ses inflorescences jaunes-vertes et ses feuilles au reflet bleuté apportent une surprenante touche colorée au jardin.
Par contre, faisant partie de la Famille des Euphorbiacées – regroupant des espèces très toxiques – la plante entière (tige, feuilles, fleurs) est nocive. Elle sécrète un liquide blanc, le latex, qui contient de l’euphorbone, substance très active aux propriétés purgatives.
Chez Euphorbia characias, ce produit est irritant pour la peau et dangereux pour les yeux. Il est donc conseillé de bien se laver les mains si l’on est entré en contact avec le latex (mais en dehors de cette substance, la plante ne présente aucun danger). Il faut également surveiller les animaux domestiques qui peuvent être tentés de « mâchouiller » cette Grande euphorbe, car ils risquent d’avoir de graves troubles intestinaux.

Vulpes vulpes


Rusé comme un renard ou simplement curieux ?

« Maître Corbeau sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage »… Qui, enfant, n'a jamais entendu parler de la fable de La Fontaine "Le corbeau et le renard" ?
Cette histoire relate la mésaventure d'un corbeau qui, charmé par les flatteries d'un renard, en lâche son fromage. Déjà en ce temps, Vulpes vulpes était considéré comme un animal intelligent. Il est vrai que ruse et habileté sont des termes qui qualifient parfaitement le Renard roux.
Là, en l'occurrence, il s'agirait plutôt de l'histoire du petit Prince : ce Renard roux semblait plutôt enclin à se laisser apprivoiser par l'appareil photo. Ruse, habileté… Mais aussi parfois une timidité curieuse.

Vulpes vulpes


Les traditions sont encore parfois vivaces…

Voilà un animal qui a bien mauvaise réputation. Considéré comme le « chasseur de poulailler » par excellence, le Renard roux (Vulpes vulpes) est à l'origine de nombreuses superstitions.
Pour se protéger de ses attaques et l'éloigner des volatiles, les gens avaient recours à divers procédés. Par exemple, les fermières portaient, le jour de la Saint-Jean, leur plus belle poule dans la forêt en conjurant le renard de bien vouloir épargner le reste de leurs bêtes.
D'autres éleveuses préparaient une omelette de 12 œufs qu'elles coupaient en quatre parts et plaçaient à chaque angle de l'enclos en se signant d'un signe de croix et en criant trois fois : "Renard, v'là ta part, prends-la et n'y reviens pas" ! Des méthodes ancestrales qui perdurent encore dans certaines régions de France.

Lymantria dispar


Une beauté ravageuse…

En dehors de son esthétique certaine, voici une petite bête qu'il n'est pas bon d'apercevoir dans son jardin. En effet, il s'agit de la chenille de Lymantria dispar, plus connu sous le nom de Bombyx disparate.
Introduit au 19ème siècle en Amérique, cette larve de papillon est devenue depuis le ravageur forestier numéro 1 de l'hémisphère nord. Ses chenilles provoquent une défoliation complète des arbres, avec une nette préférence pour les chênes. Un bon moyen de lutte naturelle : Le Grand Calosome (Calosoma sycophanta) qui s'en nourrit.

Calosoma sycophanta


Le précieux…

Les couleurs irisées de ses élytres donnent à ce carabe des allures d'objets précieux. Pas étonnant alors qu'on lui ait donné le nom de Calosoma sycophanta qui, en grec, signifie "beau" (calos) "corps" (soma). Mais la beauté n'est pas sa seule qualité.
Le Grand calosome est aussi réputé pour être le prédateur des chenilles processionnaires de Limantria dispar, une Noctuelle plus connue sous le nom de Bombyx disparate (papillon de nuit) qui ravage les forêts de chêne. L'appétit vorace de ce carabe est un atout pour l'Homme qui l'utilise dans sa lutte biologique contre les chenilles.

Cinclus cinclus


Certainement pas poule mouillée…

Cinclus cinclus…Vous trouverez ce petit passereau le long des berges des rivières et fleuves, mais uniquement près des cours d’eau rapides.
Posé sur les rochers surplombant l’eau, ce Cincle plongeur scrute les alentours à la recherche de larves et d’insectes, tout en agitant frénétiquement sa queue de haut en bas. Car même si le Cincle n’est pas un oiseau véritablement aquatique et ne possède pas d’adaptation anatomique particulière, c’est un formidable plongeur et un incroyable nageur.
Quand il est en recherche de nourriture, il glisse sous la surface de l’eau et se met à marcher, agrippant le fond de ses doigts puissants. Il peut également nager sous l’eau en gardant les ailes ouvertes de la même manière qu’il le ferait en vol. Il ne lui reste alors qu’à retourner les pierres avec son bec et à fouiller les algues et plantes subaquatiques pour trouver sa nourriture.

Bufo bufo


Un prince qui aide les jardiniers

Peau verdâtre recouverte d'un mucus visqueux et parsemée de pustules... voilà une description peu flatteuse de notre Crapaud commun, Bufo bufo. Certes, Monsieur le crapaud n'est pas le prince charmant des contes de fées, mais il n'en reste pas moins un précieux allié dans nos jardins.
En effet, escargots, limaces, larves et autres insectes font partie de son régime alimentaire. Et oubliez cette croyance qui affirme que le liquide sécrété par le crapaud est un poison pour l'Homme. Il n'est en réalité toxique que pour ses prédateurs.

Gorges du Verdon


250 à 700 mètres de vide sous nos pieds…

Se pencher au-dessus des gorges, c’est se sentir aspiré par cet immense précipice. Sensation grisante et quelque peu effrayante. Ce magnifique canyon qu’est le Verdon résulte de l’érosion des roches calcaires par la rivière du même nom.
A cheval sur les départements du Var (83) et des Alpes-de-Haute-Provence (04), cette vallée encaissée et étroite est le lieu idéal pour les amoureux de sensations : rafting, canyoning, ski nautique… Quant aux gigantesques falaises, elles offrent aux visiteurs un panorama vertigineux.
Outre ce spectacle grandiose, les gorges du Verdon recèlent mille trésors biologiques : par sa configuration particulière, elles possèdent une faune et une flore des plus riches (Vautour fauve, Vautour moine, Percnoptère d'Egypte, Aigle royal, Circaète Jean-le-Blanc, Chamois, Chevreuil, Outarde, Chauve-souris…).
Cet univers minéral ravira les amateurs d’émotions fortes et de rencontres naturalistes… Dans le souci de faire cohabiter les deux approches !

Hierophis viridiflavus


Petite… mais déjà bien sur la défensive !

« Prenez garde, ne vous approchez pas trop ! » semble vous prévenir cette très jeune Couleuvre verte et jaune. Il est vrai que Hierophis viridiflavus est d’un tempérament plutôt vindicative, même lorsqu’il s’agit, comme sur cette photo, d’un juvénile qui n’a pas plus de quelques jours.
Pour intimider quiconque venant le déranger, il fouette sa queue au sol et, si cela ne suffit pas à faire fuir l’intrus, n’hésite pas à attaquer pour chercher à mordre. Mais rassurez-vous, sa morsure n’est absolument pas venimeuse.

Gyps fulvus


Une ombre plane, inquiétante…

Ce grand rapace impressionne et fait frissonner les gens. Mais objectivement, Gyps fulvus ne mérite pas de continuer de porter une image populaire aussi négative.
Nécrophage, le Vautour fauve se nourrit exclusivement de cadavres et tient donc un rôle écologique primordial. Et contrairement aux croyances anciennes, il est totalement inoffensif. Il ne s’attaque pas – ni emporte – les enfants dans ses serres ! En réalité, ses pattes ne sont pas suffisamment puissantes pour se saisir d’une proie quelconque, malgré sa dénomination de « rapace ». C’est pourquoi il s’est spécialisé dans une fonction autre : celle de nettoyeur de carcasses
Et si nous cessions de lui attribuer si mauvaise réputation, reconnaissant plutôt son rôle d’éboueur naturel, si ce n’est la majesté de son vol qui sublime les lieux où il est de nouveau présent en France grâce à des opérations de réintroduction.

Gyps fulvus


L'équipe de nettoyage est sur place !

Un groupe de Vautours fauves s'est réuni, signalant le déroulement d'une "Curée". terme qui désigne l'heure du casse-croûte collectif.
Véritables éboueurs naturels, les vautours jouent un rôle fondamental dans l'assainissement et le maintien écologique des milieux. En se débarrassant des cadavres en décomposition, ils évitent la propagation de virus et autres bactéries. Gyps fulvus et tous ses semblables charognards jouent donc un rôle essentiel, ce qui ne les a pas empêchés d'être détruits quasiment jusqu'aux derniers au milieu du siècle dernier.
C'est à ce titre, l'une des opérations phares de réparation des dégâts écologiques faits par l'homme ces dernières décennies grâce à des opérations de réintroduction sur plusieurs sites français. Devenues aujourd'hui actions de références en faveur de la diversité – tant biologique que culturelle – ces actions réconcilient de façon exemplaire l'homme à la nature.

Gyps africanus


Wanted - Individu en vagabondage…

Un intrus s'est caché dans ce groupe de Gyps fulvus communément appelés Vautours fauves. L'avez-vous repéré ? Oui, il s'agit bien du rapace situé tout à droite de l'image. Comparé à son cousin européen, Gyps africanus est légèrement plus petit et d'une couleur plus foncée.
Ce Vautour africain ne se trouve, normalement, qu'en Afrique. On peut donc se poser des questions sur sa présence en France. La fuite semble la seule explication. Cet individu vagabond doit sûrement manquer à l'appel dans un des parcs zoologiques environnants.
Attendant la curée avec les autres rapaces, son adaptation à la vie sauvage n'a pas l'air de lui poser problème. Pour l'anecdote, il avait été vu quelques semaines auparavant dans les Baronnies où une autre colonie de Vautours a été également réintroduite.

Aegypius monachus


Le plus grand moine d’Europe…

Avec ses 2,80 m d'envergure, le Vautour moine (Aegypius monachus) détient le titre de plus grand rapace d'Europe. La taille de ses ailes fait de lui un excellent planeur, mais le rend un peu maladroit en vol battu.
Après avoir disparut de nos contrées pour cause de destruction systématique, cette espèce de vautour fait son retour depuis quelques années en France grâce à la mise en place de programmes de réintroduction. Des lieux comme les Gorges du Verdon prennent alors une toute autre dimension au passage de ces géants des airs.

Sommaire Dossier Madagascar


Dossier Thématique MADAGASCAR

Patrimoine Mondial
• Les "Tsingy du Behemara"

Culture et tradition Malgache
• Le Tavy
• Les Hain-Teny
• Le Hira Gasy

Exploitation des Ressources
• De pierres et de sueur

Mécanismes de la biodiversité
• Des adaptations particulières
• La couleur du Caméléon

Interview
• Jean Faure et Yann Arthus-Bertrand

Agir pour l'environnement Malgache
• Mission Salamalaza
• Menaces sur les Tortues Malgaches
• Le programme "Sokake"

Quelques espèces remarquables
• Le Caméléon de Parson
• Le Pachypodes
• Le Baobab
• Le Coua géant
• La Mantelle
• Le Aye Aye
• Le Fossa
• L'arbre du voyageur
• Le Zébu
• La Tortue à soc

Bibliographie
• Le magazine Vintsy


Reproduction des articles parus dans Novae-Environnement - septembre 2001
Dossier réalisé collégialement par : Soline Astier • Guillaume Bry •
Maël Dewynter • Philippe Macquet
Avec la collaboration de : Jean-Jacques Delavaux • Julia Émond • Yves-Marie Gardette • Barbara Guittard • Érik Gonthier • Jean-Noël Labat • Jean-Claude Rabeherifara•
Olivia Randrianasolo • Marguerite Razarihelisoa

Bibliographie


Un Martin-pêcheur pour emblème…

C’est en avril 1991, que les kiosques d’Antananarivo affichaient pour la première fois le magazine VINTSY (prononcer “Vints”). Co-produit par le WWF et la Coopération Suisse, le martin-pêcheur malgache volait pour la première fois de ses propres pages à 35.000 exemplaires, se voulant être un “trimestriel malgache d’orientation écologique”, ou encore un magazine “écolo jeune”.
Il développe avec logique et clairvoyance des études scientifiques, des reportages et des enquêtes sur l’environnement malgache… Mais aussi des BD, des poèmes et de nombreuses illustrations qui agrémentent joyeusement chaque numéro. Tantôt en malgache, tantôt en français – voire même en anglais pour la rubrique “internationale” – VINTSY aborde simplement des thèmes souvent problématiques tels que la déforestation ou la pollution nucléaire, etc.
L’équipe rédactionnelle, composée exclusivement de malgaches en soif de connaissances, de respect et de protection de leur faune et leur flore, s’attache à transmettre des connaissances et des informations à travers lesquelles passe un message: l’attention au monde de la nature.
Beau message qui est aussi le nôtre ! •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Patrimoine Mondial


Les Tsingy du Bemahara : le coffre-fort de la biodiversité

L’Île de Madagascar est l’un des rares endroits de notre planète à posséder des régions naturelles encore inviolées ou très partiellement explorées. L’un de ces sites, considéré infranchissable par l’homme, est situé dans le centre ouest de l’Île dans la région du Bemaraha. Ce site classé par l’UNESCO comme patrimoine de l’Humanité est un massif calcaire appelé "Tsingy de Bemaraha".

Définition :
«Tsingy», signifie, en malgache,«pierres instables».

Localisation :
Madagascar - Région Centre-Ouest du pays, au niveau du Bemaraha.
Site de 180 km de longueur sur près de 50 km de large.

Description :
• Massif de corail fossilisé (calcaire gris) formé à la fin du Jurassique.
• Formations karstiques de roches pointues, coupantes et acérées, résultant de mouvements tectoniques, puis d’une importante action érosive (pluie, vent, chaleur).
• Morphologie découpée par de nombreuses vallées étroites (canyons de 140 mètres) parfois irriguées par des cours d’eau souterrains (galeries - grottes, caractéristiques des milieux karstiques). •


Issu d’anciens bancs de coraux datés du Jurassique supérieur, et atteignant une épaisseur de 400 mètres, ces Tsingy forment aujourd’hui un massif karstique unique et particulièrement marqué par l’érosion. Sous l’action de la tectonique, puis de plusieurs facteurs érosifs, les roches de corail fossilisé devenu du calcaire, vont se transformer en arêtes coupantes et acérées.

Il en résulte des formations déchiquetées originales, découpées par de profonds canyons (jusqu’à 140 mètres) où l’on rencontre parfois quelques cours d’eau souterrains.
Ces étranges paysages sont faits de particularités.
En effet, l’île, qui dispose déjà d’un exceptionnel taux d’endémisme(*) (plus de 85 % des espèces animales et végétales), détient dans cette région un formidable potentiel de richesse spécifique dû aux adaptations originales dans ce milieu extrême. Les écosystèmes(*) ont réussi à capter l’humidité à partir des zones supérieures pour entrer en contact avec l’eau dans les grandes profondeurs. Des racines démesurées sont parfaitement visibles dans les galeries souterraines qui traversent le massif.
Cette biodiversité(*) pourrait se traduire par la découverte de nouvelles espèces, tant animales que végétales mais aussi recouvre une dimension culturelle. Des vestiges archéologiques et paléontologiques ont en effet été repérés plus au Nord dans d’autres Tsingy par une mission scientifique (juillet 1997, MNHN)… Des populations ont exploité certaines régions périphériques du Bemaraha pour des caches ou des lieux de stockage…. Des groupes humains y occuperaient possiblement certaines zones. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Crédit photo - © Jean-Noël Labat

Cultures et traditions Malgaches


Le Tavy

Le “Tavy”(*) – ou culture itinérante sur brûlis – est pratiqué à Madagascar comme dans d’autres pays tropicaux. Il s’agit d’utiliser une surface de terre originelle, donc fertile, pour la cultiver.
Pour cela, on abat un périmètre de forêt avant d’y mettre le feu pour la «nettoyer». La zone défrichée peut ainsi être mise en culture par le semis, principalement du riz, mais aussi du manioc, maïs, etc… Au bout de 2 ou 3 cycles de récoltes, les terres sont normalement laissées au repos, pour 10 ou 20 ans. Dans ces conditions, les sols peuvent retrouver un équilibre naturel et s’enrichir de nouveau en éléments fertiles.
Mais trop fréquemment utilisés, ces derniers s’épuisent et s’appauvrissent irrémédiablement. De plus, lorsqu’aucun pan de forêt n’est laissé entre les espaces cultivés, comme c’est souvent le cas sur l’île, il n’y a plus «d’arbre mère» pour fournir les graines nécessaires à la régénération forestière. A terme, plus rien ne pourra pousser sur un sol alors dévasté: ni forêt, ni cultures… •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Crédit photo - © Jean-Noël Labat

Exploitation des ressources

De pierre et de sueur…

A Madagascar, les ressources minérales ne manquent pas. Alfred Lacroix, un éminent minéralogiste français du début du siècle, baptisait Madagascar le “pays des béryls”. Chaque année, des découvertes nouvelles de pierres fines et précieuses sont annoncées. Mais, tout le monde ne peut bénéficier au même titre de ces mannes ; et les moins favorisés doivent se contenter de trouver des moyens de subsistance à leur mesure. La technologie performante manquant pour agir rentablement, l’improvisation et l’effort surhumain satisfont à seulement “survivre”.
Palliatif provisoire, le concassage des graviers, du ballaste et des pavés de gneiss, à la main, est un travail technique épuisant et peu rentable. Pourtant, par la force des choses, et grâce à des astuces empiriques et des savoirs-faire très rudimentaires, des milliers de jeunes et moins jeunes assurent péniblement le développement de leur pays. Si la “juste” récompense, pour ces hommes est un maigre salaire, le résultat est étonnant. Mais, dans de telles conditions, les ressources environnementales sont ponctionnées sans gestion préalable. Ce lent travail de fourmis, louable par les efforts déployés, participe à la dégradation lente, mais quasi irréversible d’un pays magnifique. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Cultures et traditions Malgaches

Les Hain-Teny

Le regain d’intérêt pour les Hain-Teny, poésies orales d’origine Merina(*), a fait disparaître leur dimension première de joutes oratoires. Diffusés en France par Jean Paulhan(*), on note des similitudes très fortes avec d’autres discours (proverbes, “Kabary”). Sa facture proverbiale, le rôle des élipses, la présence dans les Hain-Teny d’objets traditionnels soulignent sa dimension: elle est, en premier lieu, quotidienne. Formulée à l’intérieur des habitations, mais également au dehors, au marché ou au champ, tous les membres de la Société malgache l’auraient pratiqué, quelque soit leur rang social - andevo (esclaves) - andriana (nobles) - hova (hommes libres) - etc.
Ainsi, ce discours n’est d’abord pas ritualisé, mais inscrit dans le quotidien. Mais dès 1910, ce langage poétique emploie déjà beaucoup de formes archaïques, qui ne sont plus parlées. Le terme Hain-Teny s’applique pour un ensemble de poésies, ou bien pour une poésie isolée. Celui-ci est, en quelque sortes, formé de chapelets successifs, appelant toujours une réponse, jusqu’au Hain-Teny final.
Il est à noter qu’il n’y a pas de concertation préalable sur le contenu du discours. C’est un jeu, une ascension de défis oraux, où la poésie brille…
Après 1947, l’écrit devient le lieu actif de la résurgence d’intérêt pour cette pratique, au détriment de la joute orale. Aujourd’hui, la forme orale est prétendue disparue. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Cultures et traditions Malgaches

Le Hira Gasy

C’est un spectacle populaire, d’origine Merina(*), du domaine du théâtre musical. Il est composé pour l’essentiel de chants et de musique, mais aussi de “Kabary” (discours) et de danses. Le Hira Gasy est pratiqué par des troupes de paysans, souvent parents entre-eux.
Ce genre de création remonte à la vie de la Cour des années 1850-1860, passée depuis au sein des paroisses protestantes rurales, pour, ensuite, se relier aux cérémonies du “Famadihana” (retournement des morts). Certains éléments traditionnels, au fil du temps, ont été abandonnés tandis que des apports étrangers y ont également été intégrés. Lorsque l’on questionne les troupes les plus anciennes et les plus connues, elles se disent “gardiennes de la tradition”. Ces troupes chantent et dansent des épisodes de la vie quotidienne, dénonçant ou soutenant la politique gouvernementale, donnant maints conseils sur la vie conjugale, l’argent, ou colportant les nouvelles entre villages. Les costumes écarlates sont empruntés à la tradition royale mais s’inspirent également des militaires, religieux, paysans, etc. Les chants jubilatoires, où fusent allusions et devinettes, sont accompagnés de tambours, grosses caisses, trompettes, violons, accordéons, flûtes, etc. Certaines troupes peuvent se consacrer au seul théâtre, telle la célèbre “Landy vola Fotsy”, qui parcourt l’île en jouant du Molière.
A noter également les compétitions, tous les dimanches, des troupes de Hira Gasy se produisant à “Isotra” (quartier de la Capitale, Antananarivo), les prestations s’apparentant là, à de véritables joutes oratoires.•



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Mécanismes de la biodiversité

Des adaptations particulières : exemples malgaches…

La famille de Vangidae, endémique(*) de la région malgache et représentée par 14 espèces (dont une seule se rencontre, en plus de Madagascar, uniquement aux Comores). Ces dernières ont fait preuve d’une capacité d’adaptation tout à fait remarquable. Chacune d’entre elle, en réponse aux conditions extérieures, a, par exemple, développé une divergence étonnante de la forme de son bec, en étroite relation avec leur régime alimentaire. Ce genre de radiation évolutive est à mettre en parallèle des observations faites par Darwin, lorsque, débarqué aux Galapagos, il pose les bases de sa théorie évolutionniste par le biais de la sélection naturelle (en prenant pour exemple les différentes formes de becs des espèces de pinsons étudiées). Si Madagascar avait été le terrain d’étude de celui qui a bouleversé la théorie de l’évolution des espèces, nul doute que ses observations l’auraient amené aux mêmes conclusions.
Il en est de même pour la sous-famille des Couinae - qui compte 10 espèces de Coua (dont une considérée comme éteinte car non observée depuis plus de 50 ans: le Coua de Delalande - Coua delalandei –). Cette sous-famille est endémique* de Madagascar et chaque espèce a pu coloniser des milieux très différents grâce à des adaptations spécifiques (3 espèces sont exclusivement arboricoles et les 7 autres sont terrestres).
Autre cas d’adaptation intéressante, celui du très remarquable Faucon d’Éléonore – Falco eleonorae – (qui tient son nom d’une reine malgache). Ce dernier réside à Madagascar durant l’hiver austral et vient se reproduire, pendant notre été, sur les Îles du bassin méditerranéen (dont certaines en France), après avoir parcouru une migration de près de 9.000 km. Son régime alimentaire le fait passer d’insectivore dans ses quartiers d’hiver, à un «redoutable» prédateur d’oiseaux migrateurs (Fauvettes, Pies-Grièches, Pouillots, etc.), dès lors que ceux-ci entament leur long périple vers l’Afrique. Leur technique de chasse est très élaborée: oiseaux grégaires, ils se posent en «véritables murs»,barrières de quelques dizaines, voire une centaine de rapaces au dessus de l’océan, et prélèvent leur nourriture au cours des flux migratoires des passereaux. Ils se reproduisent très tard dans la saison afin de profiter de ces passages pour nourrir leur nichée, avant d’entamer à leur tour, leur voyage hivernal vers Madagascar. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Quelques espèces remarquables Malgaches


Le Caméléon de Parson - Calumma parsonii
Classe des Reptiles
Ordre des Squamates
Famille des Chamæleonidés

Originaires d’Afrique de l’Est, les Caméléons ont trouvé, en Madagascar, une terre d’accueil. Environ 70 espèces vivent sur l’Île (sur les 173 actuellement recensées).
C’est l’une des familles de reptiles les plus extraordinaires: depuis les minuscules Brookesia, tenant sur l’ongle du petit-doigt, jusqu’au géant de la Famille – Furcifer oustaleti – atteignant 70 cm, toute une gamme de tailles, de couleurs et de formes caractérisent ces étranges lézards… Étrange est bien le mot : des pieds et des mains en forme de pinces à sucre, une queue préhensile(*) en guise de cinquième membre, des yeux dont les mouvements indépendants permettent d’appréhender l’environnement sous un angle de 360°, le tout agrémenté d’une aptitude à changer de couleur selon leur humeur.
Tous les écosystèmes(*) de Madagascar ont été colonisés par les caméléons, allant des zones les plus sèches jusqu’aux forêts tropicales humides. Le Caméléon de Parson, également de grande taille – 60 cm – ne se trouve, pour sa part, que dans les forêts humides de l’Est et du Nord de Madagascar. Ce dernier se nourrit de gros insectes mais ne dédaigne pas, à l’occasion, les petits oiseaux. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration J. Lepesteur

Quelques espèces remarquables Malgaches


Les Pachypodes ou “Gros-pieds” - Genre Pachypodium
Classe des Magnoliopsidés
Ordre des Gentianales
Famille des Apocynacés

Les Pachypodium sont des plantes dont les organes se sont modifiées pour mieux supporter la sécheresse. Ils signifient littéralement “pieds-épais” ou “gros-pieds”. Pachypodiums et Baobabs sont qualifiés de succulents: une de leur étonnante adaptation a été de constituer, dans le pied, un organe de réserve (d’eau) important. Ainsi, certains sont de véritables “arbres-bouteilles”. Mais outre leur résistance au manque d’eau, quelques espèces ont également su développer des défenses contre les herbivores : elles sont épineuses ! Au total 12 espèces de Pachypodiums se trouvent à Madagascar (et 5 en Afrique du Sud). Toutes sont endémiques(*) et il en est une (Pachypodium windsorii) dont l’aire de répartition se limite exclusivement à un relief situé au Nord de l’île. •


Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


Le Baobab - Genre Adansonia
Classe des Magnoliopsidés
Ordre des Malvales
Famille des Bombacacés

Éléments majeurs des paysages arides de la Grande Île, les baobabs occupent une place importante dans la tradition malgache. LesBaobabs (Genre Adansonia – nom dédié au botaniste Michel Andanson) – se plaisent à Madagascar : 7 des 9 espèces de baobabs ne poussent que sur la Grande Île ; l’Afrique continentale n’en compte qu’une seule, l’Australie une ou deux selon les botanistes.
Une légende malgache raconte que si leurs branches ressemblent à des racines, c’est parce que les dieux les ont arrachés de terre pour les replanter à l’envers… en punition de leur orgueil d’avoir voulu pousser si haut et gros. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


Le Coua géant - Coua gigas
Classe des Oiseaux
Ordre des Cuculiformes
Famille des Cuculidés

Dans les forêts sèches et le bush épineux(*) malgache, il est un oiseau vert bronze dont le contour nu de l’œil renvoie des reflets bleu outremer. Le Coua géant, proche parent de nos coucous, est une espèce endémique(*) de Madagascar: tout comme 105 des 265 espèces d’oiseaux qui fréquentent la Grande Île. Il ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde. On peut l’observer au petit matin, perché sur une branche basse, plumes ébouriffées et ailes pendantes jusqu’à terre, s’exposant aux premiers rayons du soleil. Plus tard, aux heures chaudes, il évoluera calmement dans le tapis de feuilles mortes, la queue à l’horizontale et la tête dressée, en quête de papillons dont il fait son quotidien. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


la Mantelle - Mantella cowani
Classe des Amphibiens
Ordre des Anoures
Famille des Ranidés

Tantôt classées dans la même famille que notre grenouille verte (Famille des Ranidés), tantôt classées dans une famille qui leur est propre (Famille des Mantellidés), les Mantelles illustrent bien le casse-tête de la classification du monde vivant.
De même, à première vue, elles ressemblent à s’y méprendre aux “Grenouilles poison” d’Amérique du Sud (Genre des Dendrobates): même diversité de couleurs, même allure, elles possèdent elles aussi des toxines dans leur peau et sont donc venimeuses.
Pourtant, tout cela n’est que le fait du hasard, ce que les chercheurs appellent une “convergence évolutive”. Vivant dans un biotope(*) similaire à celui des Dendrobates et soumises aux mêmes contraintes que ces dernières – échapper aux prédateurs (poison) mais être visibles des partenaires (couleurs vives), etc. – les Mantelles malgaches finissent par ressembler à leurs homologues sud-américaines.
Mise à part 1 espèce introduite, les170 espèces d’amphibiens malgaches sont strictement endémiques(*) de la Grande Île. Certains scientifiques estiment que près de 250 espèces peupleraient Madagascar ; une centaine resterait donc encore à découvrir… •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


le Aye aye - Daubentonia madagascariensis
Classe des Mammifères
Ordre des Primates
Famille des Daubentoniidés

Certains le disent laid… étrange lui conviendrait mieux.
Le Aye aye est un étonnant mélange de chauve-souris (oreilles démesurées et mobiles), de rongeur (deux incisives très développées et à croissance continue), le tout recouvert d’une fourrure laineuse et présentant deux billes oranges écarquillées en guise d’yeux.
Mais le plus formidable, c’est son majeur grêle et allongé qui lui permet d’extraire des larves grasses d’insectes dissimulées à l’intérieur du bois. Son ouïe fine lui permet de localiser les proies dans les branches ; ses puissantes incisives arrachent l’écorce tandis que son doigt n’a plus qu’à déloger les larves de leur galerie.
C’est sans aucun doute l’une des espèces de lémuriens les plus menacées et difficiles à observer. Nocturne et arboricole, l’aye aye se déplace de préférence dans la voûte dense des arbres, à la recherche de nourriture: insectes, champignons, graines, etc. Il apprécie aussi le nectar de l’arbre symbole de Madagascar: le Ravenala (Ravenala madagascariensis).

L’appellation lémurien – que l’aye aye partage avec 32 autres espèces – vient du latin Lemures signifiant “spectre des morts venant tourmenter les vivants”: il est vrai que la longue plainte de l’Indri (Indri indri) ou “l’inquiétante” silhouette d’un lémur bondissant par nuit claire d’arbre en arbre a quelque chose de “surnaturel”.
Paradoxalement, des espèces comme le maki (Lemur catta - ci-contre), sont très largement appréciées du grand public ; leur “bouille sympathique” et leur grâce à se déplacer en “danseuses”, communiquent une image positive ambassadrice pour Madagascar et constituent un attrait pour les occidentaux. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustrations Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


Le Fossa - Cryptoprocta ferox
Classe des Mammifères
Ordre des Carnivores
Famille des Viverridés

Tiens ? un puma…
Un œil peu averti aurait tendance à cataloguer le Fossa dans la grande famille des Chats. Pourtant, s’il est vrai qu’il ressemble à un jeune “cougar”, le Fossa est loin d’être un félin puisqu’il s’apparente en réalité à la famille des mangoustes.
En absence de grands carnivores à Madagascar, il s’est imposé peu à peu comme le prédateur malgache (après l’homme !) et constitue l’une des rares menaces naturelles qui pèsent sur les lémuriens.
En effet, d’un poids pouvant atteindre 10 kg et d’une agilité hors du commun, c’est un prédateur puissant et un excellent grimpeur qui n’hésite pas à poursuivre ses proies dans les arbres. Même un lémurien, pourtant capable de faire des bonds d’une dizaine de mètres d’un arbre à l’autre, n’est pas toujours à l’abri de ses crocs.
Seulement 3 espèces de “civettes” (Famille des Viverridés) et 5 espèces de mangoustes (Famille des Herpestidés) constituent la palette des carnivores malgaches. Au demeurant, l’une d’entre elles, la Falanouc, (Eupleres goudotii), se nourrit exclusivement de simples vers de terre ou de petits invertébrés ! •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


L’arbre du voyageur
Classe des Liliopsida
Ordre des Zingibérales
Famille des Strélitziacés

Selon la légende, le Ravenala (Ravenala madagascariensis) a sauvé la vie d’un homme égaré dans la forêt. Après avoir marché pendant longtemps et à cours de provisions, cet homme n’avait plus rien avec lui. Comme il était déshydraté, voyant de l’eau qui s’écoulait de la tige d’un arbre, il lui vint l’idée de couper celle-ci pour étancher sa soif.
C’est ainsi que fut nommé “arbre du voyageur” le Ravenala madagascariensis, devenu l’arbre national, symbole de Madagascar. C’est de cette vertu que certains Lémuriens dépendent également. Il s’agit, notamment, des Maki vari (Variecia variegata), vivant dans le Nord-Ouest (région du Sambirano) ou des Lémur macaco (Eulemur macaco macaco). La plupart des lémuriens sont frugivores, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent exclusivement de fruits. Ils sont qualifiés soit de “prédateurs”, soit de “multiplicateurs”. Dans le premier cas, ils consomment les fruits et les dispersent par leur excréments ; dans le second cas, au contraire, il pollinisent les fleurs en se nourrissant du nectar du Ravenala. Les pollens sont disséminés au fil des déplacements des lémuriens. D’une manière ou d’une autre, ces animaux contribuent donc utilement à la régénération du Ravenala dont ils tirent subsistance.
Le Ravenala est largement utilisé par les Malgaches, notamment, par exemple, dans les constructions traditionnelles ; mais il peut aussi servir en médecine, pour extraire de ses feuilles, un hypotenseur. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Quelques espèces remarquables Malgaches


Le Zébu, une autre richesse malgache ?
Classe des Mammifères
Ordre des Artiodactyles
Famille des Bovidés

Importé d’Afrique au cours du premier millénaire, le zébu (Bos taurus indicus) – ou bœuf à bosse – est originellement issu d’Asie. C’est un ruminant pourvu d’une bosse sur les épaules et de cornes pouvant atteindre près de 1,20 m. Le “Omby” (nom malgache) est un animal lié de très près à la tradition. Sa domestication en a fait – peut être sur l’île plus qu’ailleurs – des siècles durant, l’un des piliers de l’économie. Au temps des royautés, la taille d’un troupeau était la marque de puissance d’une famille. Sacré, dans la tradition malgache, le bœuf est un animal qui jouait un grand rôle dans les cérémonies traditionnelles.Ce qui, à l’heure actuelle, tend à se perdre en raison, notamment, de l’appauvrissement de l’économie malgache.
La durée de vie moyenne de cet animal est de 10 années. Durant cette période, la “zébute” (femelle du zébu) donnera naissance à 5-7 veaux et produira quotidiennement entre 3 et 15 litres de lait.
Les avantages liés à la propriété d’un seul zébu sont énormes: en complément de la production de lait pour une famille ou la vente des veaux, celle-ci pourra utiliser l’animal pour le labour des terres, ou bien pour tirer une charrette (transport de marchandises). La bouse pourra être également utilisée comme engrais naturel…
L’élevage du zébu à Madagascar a très largement contribué à modifier et à façonner le paysage des Hautes-Terres. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration Maël Dewynter

Mécanismes de la biodiversité


Ny fihetsiketsehana rehetra mikasika ny fampisehoana mivelatra dia hifantoka manodidina ny tanalahy sy ny fifanenan’ny kolontsaina malagasy “araka ny lovatsofina ny tanalahy dia manana maso iray afaka mitodika ny lasa, ary maso iray mibanjina ny ho avy”

MADAGASCAR à l’image du “Caméléon-symbole” qui, selon la tradition malgache, “a la capacité d’avoir un œil tourné dans le passé, tandis que l’autre sait regarder vers le futur”.


La couleur du Caméléon…

Le Caméléon, un lézard vraiment bizarre !
Conséquence de réactions chimiques internes causées par la radiation solaire, ou bien vision anthropique d’un mode d’expression poétique ?
Environ la moitié des espèces de caméléons existant de par le monde vivent sur l’île de Madagascar. Cette communauté reptilienne n’est pas seulement la plus importante, mais elle est aussi la plus exceptionnelle: 59 espèces recensées à ce jour, exclusivement endémiques(*) !
Connus pour leur aptitude à changer de couleur, ils peuvent revêtir une variété impressionnante de nuances, s’exprimant en marron, vert, bleu, jaune, rouge, et même noir ou blanc. La communication est la raison principale de ces changements de teinte. En effet, grâce à ces variations de livrée, les caméléons peuvent communiquer avec leurs congénaires, exprimant ainsi des “sentiments” (comme un mâle vis-à-vis d’une femelle, par le désir de se reproduire, par exemple).
Contrairement à la croyance populaire, les caméléons ne sont pas capables de changer de couleur “à souhait”. Ils n’utilisent pas non plus cette aptitude comme une réponse à leur environnement (camouflage). Par contre, leur peau varie de coloration essentiellement selon 3 critères précis: la température, la lumière et leur humeur du moment.
En fait, sous leur peau transparente, se trouvent deux couches de cellules, possédant respectivement des pigments rouges et jaunes (appelés “chromatophores“). Sous les chromatophores se trouvent également d’autres cellules qui reflètent une plage précise du spectre lumineux: les lumières bleues et blanches. Une dernière couche cellulaire profonde, enfin, contient de la mélanine marron (pigment qui donne la couleur de la peau chez l’homme). C’est l’interaction du spectre lumineux à travers ces différentes couches de chromatophores – soit en contraction, soit en expansion – qui compose la couleur de l’animal.
Un caméléon calme, par exemple, exhibera du vert en “bloquant” le rouge et en renvoyant du vert (jaune + bleu). •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Illustration J. Lepesteur

Dossier Madagascar - 12

Quel avenir pour Madagascar ?
Traditionnellement source d’appropriation de nouveaux territoires, la pratique du “tavy”(*) (cf. encadré ci-dessous), ancrée dans une culture millénaire, provoque aujourd’hui des dégâts considérables sur l’environnement.
On estime en effet, que ce sont 200 à 300.000 hectares de forêts qui disparaissent chaque année, des causes directes de la déforestation. Les scientifiques pensent que c’est plus de 80 % de la surface de forêt originelle malgache qui a disparu depuis l’arrivée de l’homme sur l’île (il y a environ 2.000 ans) jusqu’à nos jours. Pour comparaison, c’est pratiquement l’équivalent de la superficie de la France entière.
Mais, le plus grave, c’est le rythme de cette déforestation qui semble s’accélérer de façon alarmante depuis plusieurs décennies: la forêt primaire (c’est à dire non modifiée par l’homme), était estimée en 1950 à 15 millions d’hectares. Elle se trouvait réduite à 10 millions seulement dans les années 1990: c’est l’équivalent de 1/6è du couvert forestier originel qui a disparu en moins de 50 ans (soit la surface de l’Île de France chaque année!!!). Tous ces chiffres sont le révélateur du malaise qui frappe aujourd’hui l’île entière. La spirale infernale de pauvreté de laquelle Madagascar ne semble pouvoir se soustraire est à l’origine de ce désastre écologique. Aussi, il faut bien comprendre que le “tavy*” reste le moyen quasi-unique de survie pour une grande partie des malgaches, qui n’ont aucune autre alternative pour assurer leur simple subsistance. De plus, les paysans – comme l’explique parfaitement Jean-Claude Rabeherifara (voir rubrique Acteur de l’environnement, page 5) – ne peuvent être montrés du doigt, dès lors que le contexte politique et économique de l’île n’est pas favorable pour aborder un développement basé sur des notions de préservation de l’environnement. Madagascar, de ce point de vue, n’est pas en marge de l’ensemble des pays en développement. En revanche, l’extraordinaire potentiel naturel de l’Île la met au rang de “première priorité mondiale en matière de conservation de la nature”.

L’écotourisme, une manne ?
Le monde assiste, impuissant, au massacre de milliers d’espèces qui disparaissent avec la forêt. Dès 1927, pourtant, un réseau d’aires protégées a été constitué, afin de tenter d’inverser la courbe de la destruction. Mais ces réserves(*) ne sont qu’un moyen de mettre la nature sous cloche, si les populations riveraines ne peuvent en tirer des bénéfices directs. Leur nouvelle vocation doit favoriser l’essor touristique de l’île, sachant que Madagascar dispose pour cela de très nombreux atouts.
Tourisme oui, mais, comme la langue d’Ésope, il peut être la meilleure ou la pire des solutions. Selon la manière dont on en use: défiguration des sites, accaparement des retombées économiques par une minorité, au détriment des populations locales, voire d’autres excès (pouvant déboucher sur un tourisme sexuel, par exemple), dont sont souvent victimes les pays en développement.
C’est donc un tourisme respectueux de la culture, du milieu naturel et surtout, qui sache prendre en compte les intérêts et besoins des malgaches qu’il faut promouvoir: il existe déjà ailleurs, c’est le tourisme intégré (ou écotourisme). Au service de la conservation et du développement, l’un des axes de ce mode de tourisme doit s’assurer de la participation des populations locales. Ainsi, un plan de 1995, prévoyait que les retombées économiques de ce secteur devaient d’abord toucher les riverains des réserves naturelles*. En contrepartie, ces derniers devenaient des partenaires de la conservation: 50 % des droits d’entrées devaient leur être attribués, afin de permettre le développement de micro-projets dont l’initiative reviendrait aux populations.
Pour faire en sorte que les atouts naturels dont dispose Madagascar servent enfin aux Malgaches, et que le tourisme leur apporte une possibilité réelle de se bâtir un avenir meilleur. •


Navigation dans le sommaire :



Reproduction du dossier paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Dossier réalisé collégialement par : Soline Astier • Guillaume Bry •
Maël Dewynter • Philippe Macquet
Avec la collaboration de : Jean-Jacques Delavaux • Julia Émond • Yves-Marie Gardette • Barbara Guittard • Érik Gonthier • Jean-Noël Labat • Jean-Claude Rabeherifara•
Olivia Randrianasolo • Marguerite Razarihelisoa

Dossier Madagascar - 11

L’Évolution, une contrainte (!) ?
«…Lorsque l’homme a mis le pied pour la première fois sur la Grande Île, pas moins de 50 espèces de lémuriens peuplaient Madagascar. Certains rivalisaient de taille avec les gros mâles de Gorilles ou d’Orang-Outans…».
Pas une des 33 espèces de lémuriens qui ont survécu aujourd’hui, ne dépasse la taille du plus petit de ceux qui ont disparu au cours du dernier millénaire à cause de l’Homme. Au côté de ces lémuriens géants – tel Megaladapis, lémur géant à fascié de vache – vivait une “mégafaune” tout aussi formidable. Il y avait des tortues géantes, des rapaces gigantesques… Des oiseaux, plus grands que n’importe quelle autre espèce connue – vivante ou éteinte – qui se nommaient “oiseaux éléphant”. Les œufs de ces titans aptères, donc incapables de voler, pouvaient contenirl’équivalent de 180 œufs de nos poules. Il n’y avait ni chat, ni chien, seulement quelques carnivores primitifs (mangoustes…), certains pouvant dépasser les 10 kg. A leurs côtés évoluaient des hippopotames “nains”, ainsi que des pseudo Oryctéropes – sorte de grand “lapin” dépourvus de poils, ayant un long museau et une longue queue.
C’est au cours de cette période, coïncidant précisément avec l’arrivée des premiers hommes à Madagascar, que toutes ces grandes espèces, uniques à l’île, ont disparu.

De l’arrivée de l’homme à nos jours
Il est communément admis qu’au moment où les premiers pionniers posèrent le pied sur la Grande Île, la majeure partie du territoire (près de 80 % de la superficie totale) était constituée de forêt. Madagascar était bien l’île verte que nous relatent les grands explorateurs du XVIIIème siècle: Eden aux innombrables formes de vies, trésors vivants d’un monde resté à part.
Le peuplement initial de l’île – phase qualifiée de “pionnière” – est déjà cause de perturbations ; mais celles-ci sont encore relativement modestes par rapport à l’immensité du territoire.
Comme tout arrivant qui débarque sur une terra incognita, vierge de toute présence humaine, les découvreurs et colonisateurs de Madagascar se sont d’abord installés sur les zones littorales.
La phase secondaire est plus problématique: les besoins en ressources augmentant, il va s’ensuivre une diversification de l’utilisation des milieux: les populations vont migrer à l’intérieur des terres et seront contraintes de se “spécialiser”. Certains vont devenir forestiers et utiliser l’énorme potentiel de biodiversité(*) lié à ce milieu ; d’autres sauront extraire de la terre leur moyen de subsistance en devenant cultivateurs ; les populations les mieux implantées sur le littoral resteront dépendantes des ressources halieutiques, etc.
Un équilibre naturel reste cependant encore possible. Mais au fur et à mesure que les ethnies vont se sédentariser, les territoires vont se modeler, s’agrandir, se perdre… Tel groupe va dominer un espace, les royaumes vont se constituer et les populations s’efforcer de coloniser le maximum d’espace pour tenter de régner sur leurs voisins.
Là où, initialement, les richesses naturelles devaient être ponctionnées “raisonnablement”, l’émergence des voies de navigation pour le commerce de l’ancien monde vont étendre l’exploitation du milieu. Madagascar deviendra l’objet de nombreuses convoitises. Au XIIème siècle, les Arabes connaissaient déjà la Grande Île.Ils y fondèrent des comptoirs, bien avant que les navigateurs portugais ne “découvrent” à leur tour, toutes ces richesses.
Bientôt, l’équilibre va se trouver perturbé. Plusieurs causes interviennent, dont deux principales: l’augmentation de la population qui est à corréler avec l’accroissement de ses besoins: commerciaux, mais surtout vitaux.
Les ressources naturelles – alors perçues comme inépuisables – peuvent s’amoindrir en raison d’un impact humain excessif. Les techniques de cultures se perfectionnant, la pression sur l’environnement augmente nécessairement: la hache, (ou “famaky”), ainsi que “l’angady”, sorte de bêche symbolisant l’alliance avec la terre, ont fait leur apparition depuis longtemps. Ces techniques simples, voire primitives, sont encore aujourd’hui, pour de nombreux Malgaches, l’unique moyen de survie, mais se révèlent terriblement efficaces.
Les rizières inondables, pour leur part, ont rendu plus performante la production vivrière, au même titre que la culture sur brûlis a permis l’augmentation des surfaces cultivables. De fait, à Madagascar, le principal agent de menaces qui pèsent sur l’environnement est sans aucun doute le feu. Les conditions de vie précaires obligent à grignoter chaque parcelle de forêt, afin de l’exploiter.


Navigation dans le sommaire :



Reproduction du dossier paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Dossier réalisé collégialement par : Soline Astier • Guillaume Bry •
Maël Dewynter • Philippe Macquet
Avec la collaboration de : Jean-Jacques Delavaux • Julia Émond • Yves-Marie Gardette • Barbara Guittard • Érik Gonthier • Jean-Noël Labat • Jean-Claude Rabeherifara•
Olivia Randrianasolo • Marguerite Razarihelisoa