Découvrez un "Site d'Intérêt Ecologique" en images

mercredi 27 mai 2009

Teaser Côte d'Albâtre



Falaises blanches & silex noirs…

On appelle "Côte d'Albâtre" la côte normande sur la Manche correspondant au pays de Caux (elle constitue la quasi totalité du littoral de la Seine-Maritime). Entre les portions de falaises (dont les plus renommées sont celles d'Étretat et les plus hautes celles du Tréport) se sont formées des valleuses ou vallées suspendues de petits fleuves côtiers.
La Côte d'Albâtre est constitutive du Pays de Caux (du Havre jusqu'à Dieppe) et du Petit Caux (de Dieppe jusqu'au Tréport). Elle tire son nom de la blancheur de ses falaises, qui s'étirent sur 120 km, formant un paysage unique au monde. Seuls trois fleuves perçant une brèche ont permis l'implantation de villes :
  • Fécamp, sur la Rivière de Valmont ;
  • Dieppe, sur l'Arques ;
  • Le Tréport, sur la Bresle.
Hauts murs verticaux de calcaire s'élevant de 60 à 120 m au-dessus du niveau de la mer, les falaises sont par endroits lardées de veines de silex noirs. La mer les attaque et gagne ainsi jusqu'à un mètre par an, rongeant le pied des falaises par vagues incessantes : la partie haute finit par céder, ne reposant plus sur rien.
Les éléments crayeux se dissolvent dans l'eau, lui donnant une couleur gris bronze laiteux, tandis que la partie dure, les morceaux de silex, sont roulés et érodés par le remoud jusqu'à former des galets aux formes lisses et parfaites. Ces galets réduits en poudre entrent dans la fabrication de la porcelaine et sont utilisés dans l'industrie chimique.

Texte : source Wikipédia • Images tournées en juin 2008 - Montage Aye-Aye environnement •

Composition musicale : avec l'aimable autorisation de Sydney Poma
Swimming-pool / Emotions virtu'elles - Jamendo.

samedi 23 mai 2009

Alcedo atthis


"Pleurez, doux Alcyons ! ô vous oiseaux sacrés,
- Oiseaux chers à Thétys, doux Alcyons, pleurez !
- Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !"
(*)

Si l'on en croit la légende, l'Alcyon – nom que les anciens donnaient au Martin-pêcheur, Alcedo atthis – serait un oiseau fabuleux qui doit sa naissance à la métamorphose d'Alcyone et Céyx, couple célèbre de la mythologie grecque.

"Céyx se rend à Claros pour consulter un oracle, mais il se noie durant la traversée. Avertie par Morphée de la mort de son époux, Alcyone part à la recherche de son corps et finit par le retrouver. Pris de pitié devant son chagrin, les dieux métamorphosèrent le couple en martins-pêcheurs. Cette version est corroborée par le fait que lorsqu'une accalmie règne en mer, cette période est désignée sous le nom de « jours alcyoniens ».

Il était en effet admit que l'alcyon construisait son nid sur les flots, en pleine mer, et qu'il couvait ses oeufs durant les "jours alcyoniens", période qui correspondait aux sept jours qui précèdent et aux sept jours qui suivent le solstice d'hiver.

On dit que Zeus, sensible au sort des Martins-pêcheurs, avait accordé cette période de calme à l'oiseau afin que ses nids ne fussent plus sans cesse détruits par le vent et les vagues.


___________________________
(*) Citations de André Chénier
Poète français classique (1762-1794) mais précurseur du romantisme, qui est mort en martyr de la Terreur révolutionnaire.

Aegypius monachus


Des plumes sans teint…

La décoloration de certaines plumes des ailes est l'un des moyens qu'utilisent les ornithologues afin d'identifier des oiseaux en vol. En général, ceux-ci font l'objet d'un suivi, car ils font partie d'un programme de réintroduction, comme ce Vautour moine (Aegypius monachus) photographié dans les Gorges du Verdon.
Grâce à cette identification, on peut savoir que cet individu se nomme "Julia", que c'est une femelle née en captivité le 15 mai 2008 au zoo de Planckendael en Belgique et qu'elle fut relachée au "taquet" dans les Gorges du Verdon en même temps qu'un second individu, "Jean", le 2 août 2008.
Cette technique du "taquet" consiste à placer l'oiseau sur une corniche avant qu'il soit en âge de voler de façon à ce qu'il puisse, tout au long de cette période, s'imprégner du lieu et si tout va bien, se fixer sur la colonie et éventuellement s'y reproduire dès lors que l'âge de la maturité sexuelle sera atteinte. Cette femelle s’est envolée le 8 septembre 2008 à l’âge de 118 jours. Elle a été observée la première fois aux volières de Rougon le 7 octobre et y est observée régulièrement depuis lors des curées (Source LPO Verdon).

Teaser Gorges du Verdon



Les Gorges du Verdon, corridor écologique…

Le Vautour fauve (Gyps fulvus), avant sa disparition, était historiquement présent dans tout le bassin Méditerranéen. Les Gorges du Verdon restaient donc un milieu écologiquement très favorable à son retour dans le Sud-Est. Ce fut aussi un lieu stratégique pour permettre de reconstituer des liens entre plusieurs foyers de populations Européennes, depuis les Balkans jusqu'à la Péninsule Ibérique.
Suite au succès et à l'expérience acquise dans l'opération de réintroduction des Grands Causses (Gorges de la Jonte), l'association Vautours en Haute-Provence est créée en 1993 grâce à l'impulsion de deux hommes, Jean-Michel Tabard et Pierre Maigre. Deux ans plus tard, les différentes étapes indispensables à la réussite de ce projet sont mises en oeuvre : sensibilisation de la population locale, recherche de terrains et de partenaires techniques et financiers (Office National des Forêts, Parc naturel régional du Verdon, Espaces pour demain), obtention des autorisations administratives (Ministère de l'Environnement, Préfecture des Alpes de Haute Provence), construction des volières sur la commune de Rougon et récupération des premiers vautours en 1997. De 1999 à 2004, 91 vautours fauves seront libérés dans les Gorges du Verdon pour reconstituer une colonie.
En 2008, ce ne sont pas moins de 34 couples nicheurs qui se sont reproduits sur le site, avec 24 poussins nés cette même année. La population présente sur les Gorges du Verdon est désormais constituée d'une centaine d'individus, à laquelle il faut ajouter quelques Vautours moines (Aegypius monachus) qui, eux aussi, ont dernièrement fait l'objet d'un programme de réintroduction. (Source : LPO Verdon).

Images tournées en février 2009 - Montage Aye-Aye environnement • Musique originale : Joseph Holc.

VOIR TOUS LES MEDIAS des Gorges du Verdon

jeudi 21 mai 2009

Explosive breeding



Un jour de l'an un peu particulier…

Nous sommes le 31 décembre 2003, il est minuit passé. Ici, c'est le "grand jour", ou plutôt "la grande nuit". Nous avons choisis de passer le jour de l'an dans un carbet en forêt ; et grand bien nous en a pris. Cette nuit, nous aurons le privilège d'assister à de superbes "Explosive breeding" qui se tiennent en simultané sur plusieurs mares temporaires de la Montagne de Kaw.
Mais les conditions sont un peu particulières, en raison de l'arrivée chaotique, cette année, de la saison des pluies : pleuvra, pleuvra pas ? De quoi déconcerter l'instinct reproducteur des amphibiens ; une première reproduction explosive a eu lieu à mi-décembre. Mais les pluies s'arrêtant, les pontes ont très certainement été perdues. Alors dès qu'il se remet suffisamment à pleuvoir, c'est de nouveau la folie chez les batraciens.
Mais le plus étonnant fut ce que nous avons observé le lendemain matin : fait assez rarissime, deux espèces de grenouilles (Dendropsophus minutus – en jaune – et Chiasmochleis shudikarensis – en marron) sont encore là en masse sur une minuscule partie de l'une des mares, où le niveau d'eau était tellement insuffisant que seul un fond de cuvette était inondé. Et le spectacle de concentration de plusieurs centaines d'individus est absolument indescriptible.
Quelques heures plus tard, la mare a retrouvée son calme et plus aucune grenouille n'était visible !

Dossier Saint-Hubert - 9

Les acteurs impliqués…

Le Smager
Le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Gestion des Etangs et Rigoles (Smager) est un organisme public qui regroupe, dans le département des Yvelines, neuf communes : Auffargis, Les Bréviaires, Coignières, Les Essarts-le-Roi, Le Mesnil-Saint-Denis, Le Perray-en-Yvelines, Saint-Léger-en-Yvelines, La Verrière et Vieille-Église-en-Yvelines, ainsi que la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Ce syndicat gère un réseau de rigoles et d’étangs qui appartenaient autrefois au système d’approvisionnement en eau du parc de Versailles. Le Smager, outre la gestion financière et technique de cet ensemble, a pour mission la réhabilitation du réseau d’étangs et rigoles et son entretien, le maintien de l’amélioration des usages qui en sont faits et la préservation
de l’environnement et des loisirs qu’il favorise.

L'association naturaliste : le CERF
Créé en 1979, le CERF - Centre d’études de Rambouillet et de sa forêt, a pour but de favoriser dans un cadre d’éducation populaire, la connaissance du milieu naturel au travers des instances pédagogiques de la région. Il participe avec toutes les associations, organismes ou personnes poursuivant les mêmes buts, à la conservation, l’inventaire faunistique et floristique et l’étude écologique de la région de Rambouillet. Il aide à établir des documents permettant d’en situer les éléments essentiels et d’en suivre l’évolution. Il porte également à la connaissance des pouvoirs publics et des administrés l’existence de ces richesses naturelles et leur fait prendre conscience de la nécessité absolue de les préserver...
Concernant les Etangs de Saint-Hubert, le Cerf, étudie la diversité biologique des étangs. Il inventorie, surveille et valorise auprès du public une diversité floristique et faunistique parfois fragile voire en danger. Dans ce contexte, le CERF travaille pour inscrire ce site comme réserve naturelle, au même titre que les étangs de Saint-Quentin, appartenant d’ailleurs au même réseau hydrographique. Un collectif d'associations a été créé à cet effet.


Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 8

Fleur non déterminée qui profite d'un couché de soleil…


La Flore de Saint-Hubert


Les Étangs de Saint-Hubert possèdent une flore riche et variée, que ce soit dans l’eau (espèces hydrophytes) ou sur les berges (espèces hélophytes). Parmi les végétaux typiques des petites étendues d’eau, citons : la Massette (Typha sp), le Roseau (Phragmites australis), le Plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica), la Scirpe (Scirpus sp) et le Jonc (Juncus sp).

Mais, mis à part ces espèces que l'on peut qualifier de « classiques », le site de Saint-Hubert peut se "vanter" de posséder quelques espèces dites remarquables. En cause : ses eaux légèrement acides. En effet, cette acidité va être à l’origine d’une composition particulière de la végétation. Cette spécificité a permis de classer ces étangs parmi les « habitats prioritaires » de la directive Habitat du réseau Européen Natura 2000.

Cette distinction permet d’attribuer à ces espèces végétales « remarquables » une protection au niveau régional :
  • l’élatine à six étamines (Elatine hexandra)
  • le carvi verticillé (Carum verticillatum)
  • la littorelle lacustre (Littorella uniflora)
  • la lobélie brûlante (Lobelia urens)
  • le bident ramifié (Bidens tripartita)
  • le rhynchospore brun (Rhynchospora fusca)
  • le paturin des marais (Poa palustris)
  • le vulpin fauve (Alopecurus aequalis)
Voire même une protection à l’échelle nationale pour l’une d’entre elles :
  • la Petite fougère (Pilularia globulifera).

La forêt de Rambouillet qui jouxte les étangs

N’oublions pas également de citer les nombreuses espèces arbustives qui dissimulent les étangs au creux de leurs racines : Charmes (Carpinus sp), Chênes (Quercus sp), Aubépines (Crataegus sp), Châtaigners (Castanea sativa)…


Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 7

Araignée non déterminée


Les Arthropodes de Saint-Hubert

Bien que tous ne soient pas encore répertoriés, loin s'en faut (inventaires en cours), les Insectes et Arachnides présents dans les étangs de Saint-Hubert sont nombreux et variés. À titre d’exemple, citons quelques espèces photographiées au cours de balades sur le site que vous pourrez retrouver illustrés :

Arachnides
  • Xysticus sp ;
  • Cyclosa conica ;
  • Pisaura mirabilis ;
  • Pardosa sp.
Les Papillons
  • Alabonia geoffrela ;
  • Pseudopanthera macularia ;
  • Polygonia-C-album ;
Quelques autres insectes divers et variés pris au hasard :
  • Chrysoperla carnea ;
  • Curculio sp ;
  • Sialis sp ;
  • Cercopis vulnerata.

Citons également deux papillons menacés à l’échelon régional : Archanara dissoluta et Eustrotia uncula. Ces lépidoptères font partie de la Famille des Noctuidae, dont les chenilles, pour la plupart phytophages, sont souvent considérées comme ravageuses. Ils n’en restent pas moins vulnérables, et leur sauvegarde est donc primordiale.


Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 6

Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus) en
pleine séance de chant



Les Amphibiens de Saint-Hubert

Ces étangs abritent de nombreux batraciens. Douze espèces ont été recensées, dont le Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) et la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra). Il est également à noter la présence remarquable des cinq espèces de tritons français (il est en effet assez rare de pouvoir observer dans un même lieu ces différents Urodèles) :
  • le Triton alpestre (Mesotriton alpestris)
  • le Triton crêté (Triturus cristatus)
  • le Triton palmé (Triturus helveticus)
  • le Triton marbré (Triturus marmoratus)
  • le Triton ponctué (Triturus vulgaris)
Au moment de la saison des amours, les chants de séduction des grenouilles et des crapauds se font entendre dès la tombée de la nuit. Ce rassemblement d’amphibiens offre un spectacle à la fois étonnant et émouvant.


Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 5

Sanglier (Sus scrofa) circulant dans un champs avoisinant les Etangs


Les Mammifères de Saint-Hubert

L’eau étant un besoin vital, les mammifères sont également nombreux à venir s’abreuver dans ces étangs. Il n’est alors pas rare d’observer cerfs et biches (Cervus elaphus) sur les berges au petit matin ou, au contraire, à la tombée de la nuit, de petits carnivores tapis dans les fourrés (Renards roux - Vulpes vulpes, Belettes - Mustela nivalis, Martre des Pins - Martes martes…) à la recherche d’une proie ou encore plusieures espèces de Chauves-souris (telles la Pipistrelle commune - Pipistrellus pipistrellus ; le Grand murin - Myotis myotis…) survolant l’étang le soir venu pour y chasser une multitude d’insectes aquatiques. Sans oublier les sangliers (Sus scrofa) qui, parcourant les champs et les forêts avoisinants, viennent souvent faire une halte à l’étang ou traversent les champs environnants.


Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 4

Cygne tuberculé (Cygnus olor) en train de se nourrir


Les oiseaux de Saint-Hubert

Ce site se distingue par la diversité de son avifaune aquatique. Il est vrai que des étangs d’une telle superficie et dotés d’une végétation aussi riche sont le lieu idéal pour bon nombre d’oiseaux. Certaines espèces sont inféodées à ce type de milieu humide et vont y résider toute l’année, alors que pour d’autres, il s’agit simplement d’un site de nidification ou d’une halte lors d’un passage migratoire. Parmi la diversité des espèces d'oiseaux présentes sur le site, plusieurs attirent tout particulièrement l’attention des ornithologues. Citons, par exemple :
  • le Blongios nain (Ixobrychus minutus) ;
  • le Fuligule milouin (Aythya ferina) ;
  • le Canard souchet (Anas clypeata) ;
  • le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)
  • le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) ;
  • la Locustelle tachetée (Locustella naevia) ;
  • la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) ;
  • la Grande Aigrette (Ardea alba) ;
  • le Héron pourpre (Ardea purpurea).
Cette liste bien qu'incomplète, ne peut faire l'économie d'évoquer la présence remarquable de certains rapaces, tels que :
  • le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), espèce particulièrement rare en Ile-de-France, visible lors des passages migratoires soit en mars-avril (passage prénuptial), soit en août-septembre (au cours de son retour hivernal à destination de l'Afrique) ;
  • le Busard des Roseaux (Circus aeruginosus) ;
  • le Buzard Saint-Martin (Circus cyaneus) ;
  • le très rare Aigle botté (Hieraaetus pennatus), autrefois commun sous nos latitudes ;
  • etc…
…et bien d’autres encore, dont beaucoup ont en commun le triste privilège de faire partie de la « liste rouge des espèces menacées » en France. C’est pourquoi, pour protéger ces espèces, il est avant tout primordial de préserver leur habitat, ici les étangs.

Grêbe huppé (Podiceps cristatus), en plumage nuptial

Mais, outre ces espèces quelques peu « particulières », il ne faut pas oublier les autres, certes plus communes, mais néanmoins intéressantes et dont les comportements sont toujours agréables à observer.



Citons comme exemple, parmi bon nombre d'autres espèces :
  • le Grand Cormorans (Phallacrocorax carbo)
  • le Canard Colvert (Anas platyrhynchos) ;
  • le Grèbes huppés (Podiceps cristatus) ;
  • le Foulques macroules (Fulica atra) ;
  • le Cygne tuberculé (Cygnus olor) ;
  • le Vanneaux huppés (Vanellus vanellus) ;
  • la Mouettes rieuses (Larus ridibundus) ;
  • le Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) ;
  • la Bernache du Canada (Branta canadensis), oie originaire d'Amérique du Nord, actuellement en expansion en Europe ;
  • le Hérons cendrés (Ardea cinerea) ;
  • Le Martinet noir (Apus apus)…

Femelle de Canard Colvert (Anas platyrhynchos)

Au cours des différents inventaires et suivis annuels, réalisés par bon nombre de passionnés amateurs ou spécialistes, ce sont au total plus de 230 espèces résidentes qui ont été dénombrées sur ce site, et plus de 400 lors des périodes de migrations (sur les presque 600 espèces que l'on peut observer dans toute la France !).




Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 3

Le vol déguingandé d'un Héron cendré (Ardea cinerea)


Les Espèces remarquables

Une faune et une flore, typique des étangs, des zones cultivées et des forêts caducifoliées est visible depuis les étangs et les chemins avoisinants. Une promenade en forêt ou au bord de l’eau est toujours l’occasion de rencontrer des espèces relativement communes qu'ils soient oiseaux, mammifères, amphibiens et autres invertébrés, ou de déambuler à loisirs à la découverte de la Flore.
Mais les étangs présentent aussi une faune plus particulière, plus rare, ou plus fragile, parfois difficile à observer pour un œil peu aguerri. Quant à la flore, elle n’est pas en reste, certaines espèces sont en effet spécifiques de ces étangs légèrement acides. Ornithologues chevronnés, naturalistes en herbe et passionnés de botanique trouvent en ce lieu une matière abondante pour satisfaire leur curiosité.

Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert - 2

Pont Napoléon


Panorama historique

Louis XIV affectionnait particulièrement ses jardins à Versailles. Il ne reculait pas face aux défis pour proposer à sa cour et à ses invités un spectacle aquatique de premier ordre. Dans cette optique, il ordonna la création d’un réseau hydraulique complexe capable d’alimenter l’ensemble des jets d’eaux du parc simultanément. Plusieurs étapes se sont succédé avant de parvenir à un système satisfaisant qui dura près de trois siècles. La première consistait à puiser l’eau dans l’ancien étang de Clagny, proche du château, au moyen de moulins à vents et de manèges à chevaux.

Mais cette solution s’avéra insuffisante…
Sous la direction de Colbert, les ingénieurs mirent en place un système de drainage des eaux de pluie du plateau de Saclay. Parallèlement, ils prélevèrent les eaux de la Bièvre qu’ils acheminèrent vers le réservoir de Satory par des moulins à godets.

Mais cette solution s’avéra encore insuffisante…
Deux autres solutions viables furent élaborées : le pompage de l’eau de la Seine grâce à la machine de Marly, à Bougival, et le drainage des eaux de pluie des plateaux environnants de Versailles. Le plateau de Trappes fut le premier drainé. Les eaux étaient retenues dans l’étang de Trappes, devenu aujourd'hui l’étang de Saint-Quentin-en-Yvelines, et ceux de Bois d’Arcy et de Bois Robert aujourd’hui disparus. Les eaux étaient acheminées vers le réservoir de Gobert par l’aqueduc de Trappes.
Techniquement, ce système était satisfaisant, mais il ne permettait pas de couvrir les besoins gargantuesques des jardins du Roi-Soleil. Colbert puis Vauban l’étendirent pour donner un système d’étangs, dit inférieurs. Il comprenait les retenues de Saclay, toujours présente, d’Orsigny et du Trou Salé, aujourd’hui disparues. Les eaux recueillies étaient acheminées au réservoir de Gobert par l’aqueduc de Buc (l’un des plus beaux édifices du réseau). Ces ouvrages furent réalisés entre 1680 et 1685.
Parallèlement, un second système, dit des étangs supérieurs, fut développé à partir de 1683. Les étangs de Saint-Hubert furent creusés dans ce contexte. Ils appartenaient à un réseau composé des étangs de la Tour, de ceux du Perray, des retenues des Hautes-Bruyères, de Coignères et des Essarts. À cela s’ajoutait le drainage des eaux de l’ensemble du plateau qui étaient recueillies dans une rigole principale, le Grand-Lit-de-Rivière. Les étangs supérieurs alimentaient les réservoirs de Montbauron.
À la fin des travaux, ce réseau était constitué de quinze étangs, huit retenues, soixante-dix kilomètres de rigoles, trente-quatre kilomètres de Grand-Lit-de-Rivière (dont les deux tiers en aqueduc). Suivant les besoins du parc du château, ces eaux stockées étaient déversées dans le Grand-Lit-de-Rivière pour rejoindre les réservoirs par gravitation.


Mais cette solution s’avéra toujours insuffisante…


Le roi envisagea alors de détourner les eaux de l’Eure. Ce chantier nécessitait la réalisation de quatre-vingt trois kilomètres de canaux et ne vit jamais le jour du fait de la guerre et du manque de crédit.


Ancien Pavillon de chasse que Napoléon fit construire


Aujourd’hui, ces étangs n’alimentent plus le parc de Versailles, mais les étangs supérieurs, toujours fonctionnels, sont gérés par le syndicat mixte d’aménagement et de gestions des étangs et rigoles (Smager) et contribuent à l’assainissement de zones naturellement marécageuses et insalubres. Ils favorisent ainsi la culture. La connexion aval, située entre l’étang de Saint-Quentin et Versailles, est désormais hors service, l’aqueduc de Trappes ayant été partiellement détruit dans les années 1970 lors de l’urbanisation de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

mercredi 20 mai 2009

Dossier Saint-Hubert - 1

Vue sur les Étangs de Saint-Hubert depuis le Pont Napoléon


Présentation biogéographique


Contexte général

Cette grande étendue d’eau fait partie du biome des forêts tempérées (décidue et de conifères). Le chêne (Quercus sp), le bouleau (Betula sp), le charme (Carpinus sp), le hêtre (Fagus sp) et l’érable (Acer sp) sont les essences les plus représentatives de la strate arborée. Cette vaste zone biogéographique se caractérise par une forte diversité liée à une végétation abondante.
Parallèlement, les étangs de Saint-Hubert font partie intégrante de l’écozone paléarctique.
Plus spécifiquement, ils appartiennent au domaine atlantique et subissent donc l’influence d’un climat dit « tempéré », caractérisé par des hivers doux à froids et des étés chauds. La pluviométrie demeure assez importante tout au long de l’année.

Localement…
Situés au centre du Bassin Parisien, ces étangs reposent sur de vastes plateaux sédimentaires constitués de roches de type secondaire et tertiaire (calcaires, craies, argiles, sables, grès…), dont certaines, comme les limons, sont très favorables à l’agriculture. Ce sol fertile, couplé à un relief relativement plat, permet donc une exploitation intensive des terres, avec la mise en place de pratiques agricoles (zones cultivées et élevages).

Ces conditions (sol, climat, relief) sont également propices au développement de forêts caducifoliées dont l’une des plus connue en Ile-de-France est le massif de Rambouillet avec celle du massif de Fontainebleau, en Seine-et-Marne (77).

Massif de Rambouillet


Navigation dans le sommaire :



Dossier thématique réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Dossier Saint-Hubert

Vue sur l'étang de Corbet


Introduction générale

Les étangs de Saint-Hubert font partie d’une série de six étangs regroupés sous le nom des étangs de Hollande. On y trouve les étangs de Bourgneuf, de Corbet, du Pourras, le petit et le grand étang de Hollande et bien entendu, celui de Saint-Hubert.
Appartenant à la région Île-de-France ils sont localisés dans le département des Yvelines, dans les communes du Perray-en-Yvelines et des Bréviaires, ils sont situés au cœur même du massif forestier de Rambouillet. S’étendant sur une surface d’environ 200 hectares, ils constituent le système d’étangs le plus vaste et le plus riche d’Île-de-France et sont classés au titre de la loi de 1930 sur la protection des monuments naturels et des sites.


Couché de soleil sur l'étang de Pourras


Outre l'aspect paysager remarquable, les étangs et leurs roselières représentent un lieu de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Ils sont aussi une escale indispensable pour les oiseaux migrateurs ainsi qu’un site d’hivernage régulier.
Ils abritent une flore riche et complexe dont de nombreuses espèces que l'on peut qualifier de rares en Ile-de-France. A ce titre, au moins huit d'entre-elles bénéficient d'un statut de protection (dont une au plan national et sept autres au niveau régional).
Malheureusement, depuis plusieurs années, le site pâtit d’une détérioration de sa végétation et les dérangements de la faune ne sont pas négligeables. D’autre part, la pollution qui se généralise mène à un risque de dégradation de la qualité des eaux et pourrait devenir une menace importante pour la conservation de l’ensemble du site et des espèces qui lui sont inféodées.


Au sommaire :

Dossier thématique sur les Étangs de Saint-Hubert
réalisé collégialement par :
Léonce Carré • Gaëlle Vandersarren • Philippe Macquet

Chaunus marinus



Un comité d'accueil est déjà en place…

Cette femelle de Crapaud buffle (Chaunus marinus) est en train de surveiller sa future progéniture qui vient d'être pondue dans une "mare temporaire", en bord de la route de Kaw. Mare est peut-être un bien grand mot car il ne s'agit en fait que d'une flaque qui reste suffisamment longtemps en eau au moment de la saison des pluies pour permettre à quelques espèces de se reproduire. Le chapelet d'œuf que l'on peut observer permettra à un nombre impressionnant de têtards de naître… Mais la sélection naturelle ne manquera pas de remplir sa fonction et les prédateurs attendent avec impatience le moment de l'éclosion.

Images tournées en décembre 2003 - Montage Aye-Aye environnement.

Chaunus marinus


Une progéniture nombreuse…

La vie des têtards est susceptible d'être menacée par des prédateurs de tout acabit, bien qu'ils soient eux aussi – comme les adultes – toxiques pour de nombreuses espèces. Pour assurer le maximum de chance de reproduction, une solution s'impose : jouer sur le nombre.
La femelle dépose ainsi un chapelet gélatineux (bien visible sur la photo) qui est constitué de plusieurs milliers d'œufs ; entre cinq et dix milles ! Les têtards, une fois arrivés à l'âge d'éclore, sont petits et noirs. Mais un comité d'accueil les attend déjà avec impatience pour s'en repaître…

Voir une mini-séquence vidéo

Chaunus marinus


À la vue de tous…

Grâce à leur protection naturelle (voir article) qui les met à l'abri des prédateurs, ce couple de Crapaud bufle (Chaunus marinus) peut tranquillement se consacrer à se reproduire sans trop se soucier de l'éventuelles menaces de se faire dévorer par un prédateur mal intentionné.
Ainsi, ils peuvent s'accoupler à découvert et être opportunistes quant au choix d'un lieu de reproduction. Ils peuvent se contenter – comme ici en bord de route – d'une simple flaque suffisamment en eau durant la saison des pluies pour permettre aux futurs têtards de disposer du temps nécessaire à leur émancipation.
La vie des têtards est moins reposante et les pertes sont nombreuses au cours de leur développement pour atteindre l'âge adulte. D'où un chapelet de pontes qui s'étire et contient de nombreux œufs afin de permettre, sur le nombre, à quelques-uns de passer le cap de la sélection naturelle et d'arriver à maturité pour, peut-être, atteindre une taille parfois impressionnante.

Lire la suite

Chaunus marinus


Impropre à consommer…

Les crapauds sont notamment caractérisés – a contrario des grenouilles qui ont la peau lisse – par une peau remplie de pustules, particulièrement au niveau des glandes "parotoïdes", situées en arrière du tympan. Ils ont également un corps trapu et une tête large et leur peau secrète un venin qui les rend indigestes et les met ainsi dans une bonne mesure à l'abri des prédateurs.

Ainsi, le Crapaud buffle, ou Crapaud bœuf (Chaunus marinus, anciennement classé dans le Genre Bufo) est suffisamment toxique pour tuer un mammifère qui aurait la mauvaise idée de vouloir en faire son repas. Un cas a même été observé en Guyane française où un chien est mort d'en avoir pris un dans la gueule et tenté de le mordre.

Lire la suite

vendredi 8 mai 2009

Hypsiboas boans


Un nid de grenouille… C'est une blague !

Le mâle de cette espèce nommée Rainette Patte-d'oie (Hypsiboas boans), au lieu de se reproduire dans des mares exemptes de prédateurs de têtards tels que les poissons, a imaginée un autre stratagème : il creuse un nid en bordure d'un cours d'eau et protège celui-ci des autres mâles en s'y tenant à proximité. Il peut alors à loisirs se mettre à chanter pour attirer une femelle.
Dès que l'accouplement (nommé dans le jargon scientifique "Amplexus") et la ponte ont eu lieu, les têtards, protégés grâce à cette cuvette artificielle, peuvent éclore au bout de quelques jours et "tranquillement" atteindre leur maturité. Dès lors, ils pourront quitter le nid protecteur et aller vivre leur vie de futures grenouilles.

Images tournées en janvier 2003 - Montage Aye-Aye environnement - Commentaires, Jean-Pierre Vacher

Hypsiboas boans


Des fois, les noms changent…

Anciennement classée dans le Genre Hyla (Hyla boans), cette grenouille – croisée sur la Montagne de Kaw en Guyane française – fait partie des espèces reclassées dans le nouveau Genre Hypsiboas (voir article à ce sujet). Elle a donc été dernièrement rebaptisée Hypsiboas boans. Rassurez-vous, elle conserve cependant toutes ses particularités physiques et notamment celle d'être la plus grosse Rainette de Guyane française.
À noter, son comportement reproducteur qui se démarque des autres espèces : voir la vidéo.

Allobates femoralis


Un "Robot-Rana", il fallait y penser…

Le Professeur Walter Hoedle, de l'Université de Vienne en Autriche, a inventé une drôle de machine – le "Robot-Rana" – pour étudier in natura les comportements territoriaux des mâles d'Allobates femoralis. Et les résultats sont assez surprenants !
Le dispositif est composé d'une fausse souche, d'un haut-parleur et d'une reproduction en résine d'un mâle de cette espèce. Placé dans la litière forestière, rien de plus facile que d'attirer un individu grâce au chant émis par le robot. Un fait nouveau semble s'imposer : au-dela du chant, la vue semble jouer un rôle primordial dans la posture de la vraie grenouille face à l'intru.
Que le son seul se fasse entendre et notre mâle Allobates ne réagit pas à l'imposteur en résine… Par contre, il suffit que ce dernier gonfle son sac vocal, par un astucieux mécanisme activé à distance, pour qu'immédiatement notre mâle devienne particulièrement vindicatif et saute sur la fausse-grenouille pour le faire déguerpir ! Comme quoi, il est bon d'avoir un peu d'imagination pour mettre à l'épreuve la biologie des espèces et faire des découvertes qui "ne sautent pas aux yeux".

Allobates femoralis


Des couleurs qui préviennent d’un danger…

La Famille des Dendrobatidés, dont fait partie cette Allobates femoralis, regroupe plusieurs Genres dont la particularité est de secréter dans leur peau une puissante toxine, la batrachotoxine, qui leur sert de défense vis-à-vis d'éventuels prédateurs. Elles arborent des couleurs vives qui lance un message très efficace : "attention, danger - je suis venimeuse"… En réalité, plus de la moitié des espèces ne secrètent pas de venin. Ce qui ne les empêchent pas d'arborer tout de même ces couleurs vives et ainsi de bénéficier de la protection qui va avec.
Une autre Famille d'Amphibiens, les Mantellidés – localisées à Madagascar – dispose de cette même adaptation. Toutes se regroupent sous le terme générique de "Grenouilles-poison".
Le Genre Allobates, pour sa part, est représenté par seulement 2 espèces : Allobates zaparo et Allobates femoralis. Cette dernière se rencontre notamment en Guyane française. Des programmes de recherches scientifiques sont menés pour connaître la biologie de cette espèce, notamment sur la place que tient le chant du mâle dans la compétition territoriale.

jeudi 7 mai 2009

Allophryne ruthveni


Robe tigrée et sac vocal assorti… C’est « the must » !

Au moment de la reproduction, toute les stratégies sont bonnes pour attirer une belle et la pousser à se commettre. Mais généralement, la dame ne choisie pas le premier venu. Alors pour le grand soir, tous les atours sont de mise. Et cette Allophryne de Ruthvenn (Allophryne ruthveni) ne manque pas d'arguments pour séduire sa dulcinée.
Mais au-dela de l'apparence "physique" du mâle, c'est surtout l'ardeur au chant qui est susceptible de faire véritablement la différence entre plusieurs mâles qui se retrouvent en compétition pour attirer une même femelle. Et comme pour l'ensemble des grenouilles ou crapauds, cette vocalise se fait par l'entremise du gonflement d'un sac vocal situé dans leur gorge.

Allophryne ruthveni


Une sorte de casse-tête à "ranger"…

Le Genre Allophryne est représenté par une unique espèce : Allophryne ruthveni, autrement dit, l'Allophryne de Ruthven. Cette grenouille a quelque peu donnée du fil à retordre aux systématiciens (les personnes qui s'occupent de "placer" les espèces dans ce vaste monde de la classification du vivant en fonction de leurs critères morphologiques ou leurs origines phylogénétiques). Elle fut d'abord assimilée à la Famille des Buffonidés, puis ensuite dans celle des Hylidés, avant de se retrouver in fine dans une Famille à part : celle des Allophrynidés.
La biologie de cette espèce Sud-Américaine reste assez méconnue et elle n'est observée – comme beaucoup d'autres espèces – pour ainsi dire qu'au moment de la période de reproduction. Elle fait en effet partie du cortège d'Amphibiens que l'on rencontre lors des "Explosive breeding".

Anolis punctatus


Un très beau vert ponctué, vous m'en direz-tant…

Les espèces du Genre Anolis (ici un Anolis punctatus) sont des Lézards diurnes, principalement arboricoles et dont la plupart – comme les Geckos – disposent d’une adaptation spécifique sous les doigts – les « satæ » qui leur permet de véritablement coller au support qu’ils utilisent pour leurs déplacements.
Au même titre que les Caméléons, l’Anolis ponctué a, en outre, la capacité de changer de couleurs au gré de ses humeurs (état de stress par exemple) ou en fonction des conditions extérieures ; cette aptitude est cependant beaucoup moins spectaculaire que celle de ses cousins éloignés. Particulièrement à l’aise dans les arbres, il se nourrit majoritairement d’insectes qu'il capturent avec une rapidité surprenante. Les mâles, quand à eux, disposent d’un fanon jugulaire qu’ils utilisent pour marquer leur territoire ou pour impressionner une femelle qu’ils cherchent à séduire.

Thecadactylus rapicauda


La « force » de van der Waals en action…

Le Thécadactyle à queue épineuse (Thecadactylus rapicauda), est l’un des représentants d’une Famille de Lézards répartis à peu près partout dans le monde et quelques peu particuliers : les Gekkonidés. Le nom de Gecko tient son origine de Malaisie ou « Gekoq » est l’onomatopée du cri qu’une espèce locale lance comme vocalise.
De taille modeste (environ 15 cm), le Thécadactyle est plutôt fin, aux yeux proéminents en forme de grosses billes, à pupilles verticales, tandis que ses pattes, épaisses, se terminent par des doigts très larges qui « accrochent » le support sur lequel le Reptile semble se fixer comme de la colle.
A l’instar de la plupart des autres Geckos, le dessous de ses pattes est en effet constituée de milliers de poils microscopiques, extrêmement denses (appelés « setæ) qui engendrent des contacts à l’échelle moléculaire avec le support (force de van der Waals), offrant à l'animal une adhérence à « toute épreuve ».
Cette espèce, nocturne et arboricole, se trouve fréquemment à hauteur d’homme, au sol, mais peut aussi se rencontrer en canopée (dès lors que l’on peut nous-mêmes y accéder), à plus de 30-40 mètres de hauteur. Et que les branches ou troncs surface soient verticaux ou horizontaux, notre animal se déplace à l'aise, même la tête à à l’envers, comme si de rien n'était !

Alectoris rufa


« Gamefood »…

De taille intermédiaire entre un Faisan et une Caille, la Perdrix rouge est un oiseau pour le moins discret. Sa couleur variant entre les tons bruns-rougeâtre et le gris lui permettent de parfaitement se dissimuler dans les broussailles. Vivant en groupe de plusieurs dizaines d’individus, Alectoris rufa passe la majeure partie de son temps à chercher des graines au sol.
Chez les Anglo-saxons, on la qualifie de « gamefood » (ou « gamebird »), ce terme désignant un animal chassé pour sa viande (littéralement, chassé pour le jeu…).
La Perdrix est en effet l’oiseau le plus chassé. Il existe d’ailleurs des élevages destinés à augmenter les populations durant les périodes d’ouverture de la chasse. Contrairement à celle illustrée sur la photo, ces animaux de relâché n’auront pu jouir de leur liberté que durant un temps très court. Espérons pour eux que ces oiseaux imprégnés par l’homme retrouvent leurs instincts de conservation pour se donner quelques chances de survie.

Lepus europaeus


Milieu de vie de… ?

Voilà un habitat où il ne serait pas surprenant de voir surgir quelques paires de longues oreilles ! En effet, cette mosaïque de milieux (champs cultivés, plaines, forêts) convient parfaitement à notre Lièvre européen – Lepus europaeus.
On le trouve en terrain découvert – lisière des bois, pâturages, cultures et même marais – où il vit dans des gîtes (faibles dépressions qu’il creuse dans la terre ou sous les broussailles). Le Lièvre aime les grands espaces et occupe un territoire de plusieurs centaines d’hectares, qu’il partage avec d’autres congénères. Chacun ayant besoin de 10 à 20 hectares pour se nourrir.
Il est présent en plaine, mais également en montagne jusqu’à 2.000 m d’altitude. En résumé, le Lièvre n’est pas difficile, mais sa présence nécessite de vastes étendues ouvertes… Un besoin de liberté ?

Mylabris variabilis


Quand il y en a pour un, il y en a pour deux !

Melanargia galathea butine le pollen pendant que Mylabris variabilis grignote par-ci par-là. Ce papillon – un Demi-deuil – doit s'accommoder de la présence du petit coléoptère car celui-ci n'est pas près de partir. En effet, il aime prendre de longs bains de soleil, et ce ne sont pas les prédateurs qui vont venir l'importuner ! Car sa couleur rouge prévient tout prédateur du danger potentiel.
En cas de besoin, ce Mylabre variable rejette en effet par la bouche et les articulations une sorte de liquide corrosif. Mais cette substance n'est toxique que pour les vertébrés. Ce papillon peut donc vaquer à ses occupations sans avoir à s'inquiéter de la moindre velléité de la part de son voisin forcé !

Papaver rhoeas


"Dans mon cœur de fleurs fanées…
Un coquelicot s'est éclos, il repeint mon cœur Rouge Sang"

Anciennement nommé Coquerico en raison de sa couleur rouge vermillon similaire à celle de la crête du coq, le Coquelicot (de l'Ordre des Papaverales) est une fleur fragile qui symbolise la liberté car elle flétrit dès qu'on l'arrache à la terre.
Mais elle porte également en elle le souvenir des soldats morts. En effet, durant les guerres Napoléoniennes, les champs de batailles, nus avant les bombardements, se couvraient ensuite de Coquelicots. Les terrains recouverts de poussières de chaux favorisaient la venue de ces fleurs rouge sang. Mais à peine la guerre finit, les Coquelicots ont disparu. Leur présence a inspiré le lieutenant John Mc Crae dans son poème "In Flanders Fields" (Au champ d'honneur). Depuis, dans de nombreux pays, les gens cultivent chaque année le Papaver rhoeas pour montrer qu'ils se souviennent de ceux et celles qui sont morts durant les guerres.

Panorpa sp


Ne pas se laisser abuser par les apparences…

Mouche scorpion ! Voilà un nom qui peut faire frissonner. Et pourtant Panorpa sp (le sp signifiant que l'espèce n'est pas identifiée, car il est très difficile de les différencier uniquement d'après photos) n'est ni une mouche, ni un scorpion. Et qui plus est, cet insecte est totalement inoffensif.
Alors pourquoi un tel surnom ? En réalité, le mâle possède un abdomen recourbé vers l'avant (genopodium), faisant penser à la queue d'un scorpion, dont il se sert pendant l'accouplement. Quant au terme mouche, là encore, il fait référence non pas à l'allure, mais plutôt aux habitudes alimentaires de la Panorpe. Dotée de pièces buccales en forme de bec, elle se nourrit de fruits, mais également de cadavres et excréments.

Stomoxys calcitrans


Beurk une mouche !

Il est vrai que ce petit insecte est fort peu apprécié, tant par son aspect physique que par son comportement. Habitués à les voir se poser sur divers excréments et pourritures, il nous est plus difficile de les imaginer butinant les fleurs. Et pourtant certaines Mouches (comme celles de la Famille des Syrphidés) jouent le rôle essentiel d'insectes pollinisateurs.
Mais contrairement aux apparences, ce n'est pas le cas pour cette Stomoxys calcitrans. Le liquide dont elle raffole serait plutôt le sang. En effet, plus connue sous le nom de « Mouche charbonneuse » ou « Mouche phlegmoneuse des chevaux », elle est dotée d'un rostre de type piqueur qui lui permet de se nourrir de ce liquide vital. Décidément, les mouches ne font rien pour nous plaire !

Salix pendulina


Un arbre "spécial romantiques"…

Le Saule pleureur est l'un des arbres les plus appréciés pour son élégance. Malgré son nom, ce n'est pas de la tristesse qui émane de cet arbre. On décèle plutôt dans cette essence une touche de romantisme.
Formant de ses feuilles un épais rideau végétal, Salix pendulina crée une atmosphère propice aux rendez-vous galants. Le vent balayant doucement ses longs rameaux incite au calme et à la sérénité. Lové au creux de son tronc, c'est un autre monde, paisible, que nous laisse entrevoir ce Saule pleureur.

Tipulidé sp


Certainement pas proche cousin avec les moustiques !

Plus connues sous le nom de « Cousins », ces insectes de la Famille des Tipulidés, lorsqu'ils sont adultes, ressemblent à d'énormes moustiques. Ressemblance seulement, et c’est une chance pour nous vue leur taille (3cm) !
Les Tipules affectionnent les milieux humides et ne se montrent qu’aux heures les plus fraîches de la journée. C’est pourquoi on les voit souvent s’activer en début de soirée sur de grandes pattes leur permettant de parcourir la végétation à la recherche de nourriture. Ils ne piquent pas et absorbent l’eau et la sève s’écoulant des plantes blessées. Quant aux larves, elles se développent sous terre et ce au détriment des racines, rhizomes et autres tubercules car elles sont phytophages (mais elles sont aussi saprophages, c’est-à-dire qu ‘elles se nourrissent de matière végétale en décomposition).
Craintives, les Tipules s'envolent dès qu’on s’approche d’elles. Avec raison d'ailleurs, car l'homme à tendance à tuer ces « gros moustiques » qui sont pourtant – rappelons-le - totalement inoffensifs ! Petite précision concernant notre individu : l’extrémité abdominale est effilée. Ce critère nous permet d’affirmer que nous sommes en présence d’une femelle. Il s’agit de son ovipositeur (ou tarière), organe avec lequel elle pond ses œufs. À l’opposé, le mâle possède l’extrémité de l’abdomen large et recourbé.