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mardi 5 mai 2009

Cultures et traditions Malgaches

Les Hain-Teny

Le regain d’intérêt pour les Hain-Teny, poésies orales d’origine Merina(*), a fait disparaître leur dimension première de joutes oratoires. Diffusés en France par Jean Paulhan(*), on note des similitudes très fortes avec d’autres discours (proverbes, “Kabary”). Sa facture proverbiale, le rôle des élipses, la présence dans les Hain-Teny d’objets traditionnels soulignent sa dimension: elle est, en premier lieu, quotidienne. Formulée à l’intérieur des habitations, mais également au dehors, au marché ou au champ, tous les membres de la Société malgache l’auraient pratiqué, quelque soit leur rang social - andevo (esclaves) - andriana (nobles) - hova (hommes libres) - etc.
Ainsi, ce discours n’est d’abord pas ritualisé, mais inscrit dans le quotidien. Mais dès 1910, ce langage poétique emploie déjà beaucoup de formes archaïques, qui ne sont plus parlées. Le terme Hain-Teny s’applique pour un ensemble de poésies, ou bien pour une poésie isolée. Celui-ci est, en quelque sortes, formé de chapelets successifs, appelant toujours une réponse, jusqu’au Hain-Teny final.
Il est à noter qu’il n’y a pas de concertation préalable sur le contenu du discours. C’est un jeu, une ascension de défis oraux, où la poésie brille…
Après 1947, l’écrit devient le lieu actif de la résurgence d’intérêt pour cette pratique, au détriment de la joute orale. Aujourd’hui, la forme orale est prétendue disparue. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

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