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mardi 5 mai 2009

Dossier Madagascar - 6

Biogéographie: tectonique, toujours…
Contrairement aux îles voisines, comme les Comores, Maurice ou la Réunion, Madagascar n’est nullement le fait de l’activité volcanique, puisqu’elle faisait partie de la masse continentale avant de trouver sa place actuelle. Même si des volcans sont à l’origine de certains reliefs comme le Lac Itasy (au Centre) ou la Montagne d’Ambre (au Nord).
Madagascar est en grande partie constituée géologiquement par un soubassement cristallin, en dehors de la région de l’ouest, recouverte, elle, d’une couche de latérite (terre rougeâtre reposant sur une strate sédimentaire).
«…L’une des caractéristiques les plus remarquables de Madagascar…», poursuit le caméléon, «…est sa diversité d’habitats…»
C’est toujours ce même mouvement tectonique – issu du Jurassique supérieur, il y a 140 millions d’années – qui a favorisé un contexte biogéographique exceptionnel, mélange fort subtil entre insularité et diversité de milieux naturels capables de rivaliser avec un véritable continent.

une palette incroyable de milieux
«…La Grande Île dispose en effet d’un nombre impressionnant de milieux bien distincts…»
Il s’agit de forêts tropicales humides à l’Est, prolongement des Hautes-Terres composant un paysage de collines et d’escarpements abrupts, ouvrant sur une mince plaine côtière atteignant l’océan Indien.
Le long de cette côte orientale, s’étire, presque de façon rectiligne, de Tamatave à Farafangana - soit près de 600 km de long – le Canal des Pangalanes. C’est un cours d’eau intérieur formé par une série de canaux et de lacs artificiels ou naturels.
Sur le restant de l’île – l’autre versant descendant doucement des Hautes-Terres vers le Canal du Mozambique – le paysage est constitué de forêts sèches décidues(*) dans le Nord et l’Ouest, de fourrés denses et de forêts sèches dans le Sud et, enfin, de forêts d’altitude à l’intérieur des terres.
Il n’existe pas, à proprement parler de hautes montagnes, mais la partie centrale de l’île, du Nord au Sud, est formée par les “hauts plateaux” dans presque toute sa longueur.
L’altitude moyenne est modeste puisqu’elle varie entre 750 mètres et 1.350 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les trois massifs principaux sont, respectivement Tsaratanana dans le Nord-Ouest – pic volcanique qui culmine à 2.876 m (ce qui en fait le plus haut sommet de l’île) – Andringitra, dans les environs de Fianarantsoa, au Sud-Est qui s’élève à 2.658 m et, enfin, Ankaratra, à 2.643 m, situé au centre du pays un peu au Sud de la capitale, Antananarivo.
La partie littorale, à l’Ouest, est composée de marais, de mangroves(*), ainsi que de longues plages de sable fin. Plus au large se dresse une vaste barrière de récifs coralliens, reconnue comme l’une des plus belles au monde.
Dans le Nord et l’Ouest se dresse un relief aussi unique qu’imposant ; ce sont les “Tsingy” (prononcer “tsing”) massif particulièrement spectaculaire, fait de karst – corail devenu calcaire, soulevé lors de l’épisode de la séparation de l’Afrique – et composant un dédale quasi impénétrable de grottes, gouffres, cavernes et rivières souterraines… Ces formations anciennes étaient jadis sur toute la frange Ouest. Elles ont été depuis – pour tout ou en partie – érodées (notamment par les pluies). Les deux massifs les plus importants subsistant encore de nos jours sont l’Ankarana, au Nord, et le Bemahara, à l’Ouest (cf. article p 21 - “Tsingy de Bemahara”). Ces derniers sont classés en réserve naturelle(*) et font l’objet d’une protection spéciale.


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Reproduction du dossier paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Dossier réalisé collégialement par : Soline Astier • Guillaume Bry •
Maël Dewynter • Philippe Macquet
Avec la collaboration de : Jean-Jacques Delavaux • Julia Émond • Yves-Marie Gardette • Barbara Guittard • Érik Gonthier • Jean-Noël Labat • Jean-Claude Rabeherifara•
Olivia Randrianasolo • Marguerite Razarihelisoa

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