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mardi 5 mai 2009

Patrimoine Mondial


Les Tsingy du Bemahara : le coffre-fort de la biodiversité

L’Île de Madagascar est l’un des rares endroits de notre planète à posséder des régions naturelles encore inviolées ou très partiellement explorées. L’un de ces sites, considéré infranchissable par l’homme, est situé dans le centre ouest de l’Île dans la région du Bemaraha. Ce site classé par l’UNESCO comme patrimoine de l’Humanité est un massif calcaire appelé "Tsingy de Bemaraha".

Définition :
«Tsingy», signifie, en malgache,«pierres instables».

Localisation :
Madagascar - Région Centre-Ouest du pays, au niveau du Bemaraha.
Site de 180 km de longueur sur près de 50 km de large.

Description :
• Massif de corail fossilisé (calcaire gris) formé à la fin du Jurassique.
• Formations karstiques de roches pointues, coupantes et acérées, résultant de mouvements tectoniques, puis d’une importante action érosive (pluie, vent, chaleur).
• Morphologie découpée par de nombreuses vallées étroites (canyons de 140 mètres) parfois irriguées par des cours d’eau souterrains (galeries - grottes, caractéristiques des milieux karstiques). •


Issu d’anciens bancs de coraux datés du Jurassique supérieur, et atteignant une épaisseur de 400 mètres, ces Tsingy forment aujourd’hui un massif karstique unique et particulièrement marqué par l’érosion. Sous l’action de la tectonique, puis de plusieurs facteurs érosifs, les roches de corail fossilisé devenu du calcaire, vont se transformer en arêtes coupantes et acérées.

Il en résulte des formations déchiquetées originales, découpées par de profonds canyons (jusqu’à 140 mètres) où l’on rencontre parfois quelques cours d’eau souterrains.
Ces étranges paysages sont faits de particularités.
En effet, l’île, qui dispose déjà d’un exceptionnel taux d’endémisme(*) (plus de 85 % des espèces animales et végétales), détient dans cette région un formidable potentiel de richesse spécifique dû aux adaptations originales dans ce milieu extrême. Les écosystèmes(*) ont réussi à capter l’humidité à partir des zones supérieures pour entrer en contact avec l’eau dans les grandes profondeurs. Des racines démesurées sont parfaitement visibles dans les galeries souterraines qui traversent le massif.
Cette biodiversité(*) pourrait se traduire par la découverte de nouvelles espèces, tant animales que végétales mais aussi recouvre une dimension culturelle. Des vestiges archéologiques et paléontologiques ont en effet été repérés plus au Nord dans d’autres Tsingy par une mission scientifique (juillet 1997, MNHN)… Des populations ont exploité certaines régions périphériques du Bemaraha pour des caches ou des lieux de stockage…. Des groupes humains y occuperaient possiblement certaines zones. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001 - Crédit photo - © Jean-Noël Labat

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