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mardi 5 mai 2009

Mécanismes de la biodiversité

Des adaptations particulières : exemples malgaches…

La famille de Vangidae, endémique(*) de la région malgache et représentée par 14 espèces (dont une seule se rencontre, en plus de Madagascar, uniquement aux Comores). Ces dernières ont fait preuve d’une capacité d’adaptation tout à fait remarquable. Chacune d’entre elle, en réponse aux conditions extérieures, a, par exemple, développé une divergence étonnante de la forme de son bec, en étroite relation avec leur régime alimentaire. Ce genre de radiation évolutive est à mettre en parallèle des observations faites par Darwin, lorsque, débarqué aux Galapagos, il pose les bases de sa théorie évolutionniste par le biais de la sélection naturelle (en prenant pour exemple les différentes formes de becs des espèces de pinsons étudiées). Si Madagascar avait été le terrain d’étude de celui qui a bouleversé la théorie de l’évolution des espèces, nul doute que ses observations l’auraient amené aux mêmes conclusions.
Il en est de même pour la sous-famille des Couinae - qui compte 10 espèces de Coua (dont une considérée comme éteinte car non observée depuis plus de 50 ans: le Coua de Delalande - Coua delalandei –). Cette sous-famille est endémique* de Madagascar et chaque espèce a pu coloniser des milieux très différents grâce à des adaptations spécifiques (3 espèces sont exclusivement arboricoles et les 7 autres sont terrestres).
Autre cas d’adaptation intéressante, celui du très remarquable Faucon d’Éléonore – Falco eleonorae – (qui tient son nom d’une reine malgache). Ce dernier réside à Madagascar durant l’hiver austral et vient se reproduire, pendant notre été, sur les Îles du bassin méditerranéen (dont certaines en France), après avoir parcouru une migration de près de 9.000 km. Son régime alimentaire le fait passer d’insectivore dans ses quartiers d’hiver, à un «redoutable» prédateur d’oiseaux migrateurs (Fauvettes, Pies-Grièches, Pouillots, etc.), dès lors que ceux-ci entament leur long périple vers l’Afrique. Leur technique de chasse est très élaborée: oiseaux grégaires, ils se posent en «véritables murs»,barrières de quelques dizaines, voire une centaine de rapaces au dessus de l’océan, et prélèvent leur nourriture au cours des flux migratoires des passereaux. Ils se reproduisent très tard dans la saison afin de profiter de ces passages pour nourrir leur nichée, avant d’entamer à leur tour, leur voyage hivernal vers Madagascar. •



Reproduction de l'article paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

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