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mardi 5 mai 2009

Dossier Madagascar - 7

La recette: insularité, relief et climat
«…Il n’est nullement étonnant qu’une telle variété de paysages ait permis l’évolution d’une flore et d’une faune aussi insolite qu’extravagante…» explique le caméléon se parant tour à tour de verts et de bleus, comme pour mieux illustrer ses propos.
Cette diversité géographique, l’Île de Madagascar la tient de deux facteurs principaux, en plus du passé géologique. C’est ce qui influence la biogéographie(*) d’un lieu, relation étroite entre les espèces vivantes, le relief et les conditions climatiques qui en découlent.
A l’intérieur de chaque grande région, il existe bien évidemment des variations qui conditionnent les écosystèmes(*) et les habitats favorables à telle ou telle espèce. Cela créant par ailleurs des relations interspécifiques – concurrence, mutualisme ou parasitisme, par exemple – qui débouchent sur le principe de biodiversité(*), soit à une échelle très localisée ou alors sur des surfaces plus étendues.
Le relief scinde, nous l’avons vu, l’Est de l’Ouest par une large épine dorsale courant du Nord au Sud. C’est ce qui conditionne les paysages, principalement selon le climat. C’est, effectivement en raison de ses altitudes fort différentes et de son étirement Nord-Sud, que Madagascar connaît des conditions climatiques très variables selon la latitude et l’altitude. Toutefois, ce climat reste très largement insulaire. Il expose la partie à l’Ouest de l’île “sous le vent” et sa façade à l’Est “au vent”, créant ainsi deux grandes régions biogéographiques: la région de l’Est malgache et la région de l’Ouest… Avec, entre les deux, les Hautes-Terres constituées par le plateau central.
Les alizés remontant du Sud-Est influencent un climat chaud et humide toute l’année sur tout l’Est de l’île, tandis qu’au Nord-Ouest règne un climat de mousson. La plupart des pluies tombent donc sur le versant oriental et à l’extrémité nord. Par voie de conséquence, les régions situées du Nord-Ouest au Sud-Ouest des Hautes-Terres subissent un gradient climatique de plus en plus aride: à la saison sèche alterne plus franchement une saison humide, la durée de chacune d’elles variant localement selon le même gradient. Les Hautes-Terres, pour leur part, connaissent en hiver de fréquents coups de froid, ce qui fait dire aux malgaches que l’on peut y trouver la “ranomandry”, littéralement “l’eau endormie” (qui illustre la glace !).
En général, la saison des pluies dure de novembre à mars, tandis que la saison sèche s’étend d’avril à octobre. Toutefois, ces périodes peuvent localement subir d’importantes variations. Les précipitations annuelles vont normalement de 300 mm – dans le Sud-Ouest près de Tuléar – à 3000 mm à Nosy-be, Île située dans le Nord-Ouest. Elles peuvent dépasser 3500 mm du côté de Ranomafana, situé sur le versant oriental, en pleine forêt pluviale. C’est de janvier à mars que les cyclones – parfois très violents – peuvent atteindre cette même côte, la pointe nord ou parfois, l’extrême sud de l’île.


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Reproduction du dossier paru dans Novae-Environnement - septembre 2001

Dossier réalisé collégialement par : Soline Astier • Guillaume Bry •
Maël Dewynter • Philippe Macquet
Avec la collaboration de : Jean-Jacques Delavaux • Julia Émond • Yves-Marie Gardette • Barbara Guittard • Érik Gonthier • Jean-Noël Labat • Jean-Claude Rabeherifara•
Olivia Randrianasolo • Marguerite Razarihelisoa

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